Centrafrique : aide de 24 millions d’euros et livraison d’armes de la France

La France va accorder à la Centrafrique une aide de 24 millions d’euros et livrer des armes à ce pays en proie à la violence et à l’instabilité, a annoncé le 2 novembre à Bangui le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.

Jean-Yves Le Drian rendant visiste aux soldats de l’opération Sangaris, en Centrafrique, en janvier 2014. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Jean-Yves Le Drian rendant visiste aux soldats de l’opération Sangaris, en Centrafrique, en janvier 2014. © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Publié le 2 novembre 2018 Lecture : 2 minutes.

« La France souhaite continuer son partenariat historique avec la République centrafricaine », a déclaré Jean-Yves Le Drian le 2 novembre, au cours d’une conférence de presse à Bangui après avoir rencontré le président Faustin-Archange Touadéra.

Dans cet esprit, le ministre français des Affaires étrangères a signé des conventions d’aide de 24 millions d’euros en 2018 pour contribuer notamment à des paiements d’arriérés de salaires et de retraites, développer les territoires proches du Cameroun touchés par d’importants déplacements de populations et installer des ponts afin de désenclaver plusieurs régions.

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Livraison de 1 400 fusils d’assaut

Le chef de la diplomatie française a également annoncé que Paris allait « bientôt livrer des armes » à Bangui, en l’occurrence 1 400 fusils d’assaut destinés à équiper les Forces armées centrafricaines (Faca). « Nous le faisons dans le cadre strict, respectueux et transparent des Nations unies, dans une transparence totale, à la fois sur l’origine, sur l’acheminement, et sur la livraison », a affirmé Jean-Yves Le Drian. Il serait selon lui « absurde de former des militaires et de ne pas leur donner, à la suite, les moyens d’assurer leurs fonctions ».

Interrogé par l’AFP et Radio France internationale (RFI), le ministre centrafricain des Affaires étrangères, Charles Armel Doubane, a estimé qu’il « était temps que la France se décide à mettre à disposition des Faca, dans le cadre effectivement strict des engagements internationaux, (…) ces fusils d’assaut, et nous nous en réjouissons ».  Afin de rétablir la paix en Centrafrique, Jean-Yves Le Drian a réaffirmé la position française, à savoir qu’ »il n’y a pas d’alternative à l’initiative africaine de paix ».

« Il faut maintenant (la) mettre en oeuvre » et « il ne s’agit plus maintenant que de volonté politique et que d’un seul sujet, la sécurité et le bien être de la République centrafricaine », a-t-il annoncé. « Ceux qui ont d’autres pensées, ceux qui ont d’autres agendas devront en faire les frais », a-t-il mis en garde.

Paix et sécurité 

La médiation de l’Union africaine (UA) lancée en juillet 2017 et soutenue par l’ONU ainsi que par les principaux partenaires de la Centrafrique est critiquée par des diplomates et des observateurs pour sa lenteur et son manque d’efficacité. Une médiation parallèle a été initiée par la Russie, de plus en plus présente en Centrafrique.

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Depuis le début de l’année, la Russie a envoyé dans ce pays cinq officiers militaires et 170 instructeurs civils (des mercenaires selon certains experts) et livré des armes à l’armée nationale après avoir obtenu une exemption à l’embargo de l’ONU. 

« La République centrafricaine n’est pas dans une situation de division manichéenne, où il y a des bons ou des méchants », a affirmé Charles Armel Doubane. « Ce qui est important pour nous, c’est quelles sont les valeurs communes que nous partageons avec les États, quels sont les enjeux de paix et de sécurité en Centrafrique, et comment ensemble, on peut mutualiser les moyens », a-t-il ajouté. Depuis 2013, la quasi-totalité du territoire centrafricain vit sous la coupe de groupes armés, dans un pays de 4,5 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres au monde mais riche en diamants, or et uranium.

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À la veille de l’arrivée du ministre français des Affaires étrangères à Bangui, des affrontements entre groupes armés ont éclaté le 31 octobre mercredi à Batangafo, dans le nord de la Centrafrique, ont obligé « plus de 10 000 personnes » à se réfugier à l’hôpital de la ville, selon Médecins sans frontières (MSF).

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