Mauritanie : un nouveau Premier ministre au profil de technocrate

Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a nommé Premier ministre, lundi 29 octobre, Mohamed Salem Ould Béchir. Ancien ministre et directeur de plusieurs sociétés d’État, celui-ci remplace à ce poste Yahya Ould Hademine.

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz à Nouakchott, le 2 juillet 2018. © Ludovic Marin/AP/SIPA

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz à Nouakchott, le 2 juillet 2018. © Ludovic Marin/AP/SIPA

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 30 octobre 2018 Lecture : 2 minutes.

Le nouveau Premier ministre, âgé de 56 ans, est un pur technocrate. Ingénieur en robotisation et en électromécanique et titulaire d’un certificat d’études supérieures en économie et politique de l’énergie, Mohamed Salem Ould Béchir entre en 1986 à la Société nationale d’eau et d’électricité (Sonelec), dont il gravit tous les échelons. De 2007 à 2009, il est secrétaire général de deux ministères, puis il retourne dans son entreprise d’origine, devenue Société mauritanienne d’électricité (Somelec), comme directeur général de 2009 à 2013.

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Il devient ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement de 2013 à 2015, puis ministre du Pétrole, de l’énergie et des mines de 2015 à 2016. Depuis août 2016, il était administrateur-directeur général de la Société nationale industrielle et minière (Snim).

Fidélité sans faille

Il y a fait preuve d’une fidélité sans faille à l’égard du Président, en pilotant cette entreprise détenue à 78,35 % par l’État, auquel elle apporte près d’un tiers de ses recettes. La Snim est aussi la boîte à outils qui permet au pouvoir de financer bien autre chose que du minerai de fer (aéroport, santé, assurances, hôtellerie). Mohamed Salem Ould Béchir s’était engagé dans la campagne du référendum constitutionnel d’août 2017.

Le choix du nouveau Premier ministre participe de la stratégie de Mohamed Ould Abdel Aziz visant à rester au centre de la scène politique après son départ de la Présidence,  en 2019. Son parti, l’Union pour la République (UPR), a obtenu une majorité absolue à l’Assemblée, comme il le voulait, et est en train d’absorber des petits partis d’opposition modérée. Son ami, Cheikh Ould Baya, préside désormais celle-ci. Un bon exécutant dirige le gouvernement, dont les membres, qui viennent d’être nommés, intègrent en outre deux fidèles du chef de l’Etat : l’ancien chef d’état-major, Mohamed Ould Ghazouani, et le président du parti au pouvoir, Sidi Mohamed Ould Maham.

Pour couronner cet édifice, il ne reste plus à Mohamed Ould Abdelaziz qu’à désigner comme candidat à sa succession à la présidence un homme sûr, qui devra s’accommoder de la pérennité de sa forte influence sur la vie politique mauritanienne.

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