Politique

Mozambique : l’opposition accuse le gouvernement de fraudes électorales

L’opposition mozambicaine a accusé samedi le gouvernement d’avoir inversé les résultats dans quatre villes qu’elle affirme avoir remportées lors des élections locales et l’a menacé de claquer la porte du processus de paix s’il ne les rétablissait pas.

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Mis à jour le 13 octobre 2018 à 18:30

L’ancien président mozambicain Joaquin Chissano vote pour les municipales, le 10 octobre 2018 à Maputo. © AFP.com – MAURO VOMBE

« Nous ne voulons pas la guerre mais nous n’accepterons aucune tentative de changer la volonté populaire », a tonné le chef du Renouveau national du Mozambique (Renamo), Mossufo Momade, lors d’une conférence de presse.

« Si le vote populaire n’est pas respecté, la Renamo rompra les discussions et le président de la République et le Frelimo (Front de libération du Mozambique, au pouvoir) en seront les seuls responsables », a-t-il poursuivi.


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Aucun résultat définitif du scrutin disputé mercredi n’a encore été validé par la Commission électorale nationale. Mais la Renamo affirme avoir gagné une dizaines de municipalités, dont celle de Matulo, la plus peuplée du pays, qui jouxte la capitale Maputo, et dénonce depuis des fraudes du Frelimo.

Relations tendues

Le Frelimo contrôlait jusque-là 49 des 53 municipalités du pays.

Ancienne guérilla transformée en parti politique à la fin de la guerre civile (1976-1992), la Renamo a repris les armes en 2013 pour dénoncer la mainmise du Frelimo sur le pays, qu’elle dirige depuis son indépendance en 1975.

Un accord a été récemment trouvé entre les deux camps

Son chef historique, Afonso Dhlakama, décédé en mai, avait toutefois repris le fil du dialogue avec le président Filipe Nyusi.

Un accord a été récemment trouvé entre les deux camps sur la décentralisation des pouvoirs dans les provinces puis sur la réintégration des combattants de l’aile armée de la Renamo dans l’armée et la police du pays.

Mais les relations entre Frelimo et Renamo restent tendues, ainsi que l’attestent les incidents violents survenus entre leurs partisans tout au long de la campagne électorale.



« Les violences, arrestations et tirs ordonnés sur nos partisans pendant la campagne et le jour du vote constituent ni plus ni moins que du terrorisme d’Etat », a dénoncé samedi M. Momade, dénonçant la « complicité silencieuse » du président Nyusi.

Des élections générales sont prévues en octobre 2019.