« On peut noter ce qui s’apparente, n’ayons pas peur du mot, à un raz-de-marée au profit de la majorité », a déclaré dimanche le porte-parole de la présidence gabonaise, Ike Ngouoni. Selon lui, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) possède d’ores et déjà la majorité à l’Assemblée, avec environ 80 députés sur 143, élus dès le premier tour.
Le Centre gabonais des élections (CGE) devrait annoncer les résultats définitifs « dimanche dans la soirée ou lundi », selon le porte-parole de la présidence. Il a précisé que la présidence s’était inspirée des résultats publiquement affichés dans chaque bureau de vote, avant la compilation du CGE, pour établir ses tendances.
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Le taux de participation est « relativement faible », a noté le porte-parole. La nature-même du scrutin, qui mobilise moins qu’une présidentielle, est une des explications, selon lui. Il a aussi pointé du doigt une opposition qui « n’a pas réussi à mobiliser », contrairement à un PDG « new look ».
Opposition divisée
L’opposition était divisée à ces élections, avec un morcellement de partis en plus des candidats indépendants. Les alliances nouées lors de la présidentielle de 2016 ont volé en éclats et parmi les opposants, certains sont rattachés au gouvernement. Jean Ping, rival malheureux d’Ali Bongo à la présidentielle de 2016, a choisi de boycotter le scrutin. Il n’a jamais reconnu la réélection qualifiée de « frauduleuse » du président sortant et se proclame toujours « président élu ».
De nombreux Gabonais ont déclaré à ne pas se rendre aux urnes, en raison notamment de la fraude électorale et du souvenir des violences qui avaient marqué la présidentielle de 2016.
Samedi soir, lors du début du dépouillement des bulletins à l’école Martine Oulabou, à Libreville, un militaire a dit avoir été payé « 20 000 francs CFA » (30 euros) pour voter en faveur du candidat du PDG.
« Des sapeurs-pompiers sont arrivés en masse » dans l’après-midi, « ils avaient été payés pour voter pour le parti au pouvoir », avait affirmé samedi Flora Mamboma, assistante de direction de 42 ans.
Aucune violence n’a été constatée lors de ces élections, contrairement à la présidentielle d’août 2016, où l’annonce des résultats, contestés par l’opposition, avait entraîné des violences meurtrières, dont le bombardement du QG de Jean Ping.