Angola : vers la fin de la discorde avec le Portugal

João Lourenço, le président angolais, et António Costa, Premier ministre portugais, ont tourné la page de plusieurs années de tensions politiques entre leurs deux États, mardi 18 septembre dans la capitale angolaise. Les deux pays ont promis de relancer leur coopération économique.

João Lourenço, le président angolais, en novembre 2017 à Abidjan. © Geert Vanden Wijngaert/AP/SIPA

João Lourenço, le président angolais, en novembre 2017 à Abidjan. © Geert Vanden Wijngaert/AP/SIPA

Publié le 19 septembre 2018 Lecture : 2 minutes.

António Costa, le Premier ministre portugais, n’a pas manqué d’exprimer son enthousiasme à la suite de sa rencontre avec João Lourenço, le président angolais, mardi 18 septembre à Luanda. Des échanges qui, selon le chef du gouvernement de Lisbonne, ont permis de « faire prévaloir le bon sens, le pragmatisme et le sens de l’État, afin que les relations entre les deux pays en sortent renforcées. »

Le gouvernement portugais souhaite ainsi « le développement du partenariat économique et financier » entre les deux nations, « sur une base égale, où chacun contribue à la richesse de l’autre ».

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Luanda et Lisbonne (son ancienne puissance coloniale) entretiennent de forts liens économiques qui ont pris un coup de froid depuis l’ouverture, par la justice portugaise il y a cinq ans, d’une enquête pour corruption visant des dirigeants angolais, dont l’ancien vice-président Manuel Vicente.

Accord de coopération

La décision du Portugal de juger l’ancien vice-président sur son territoire avait provoqué la colère du président angolais de l’époque, José Eduardo dos Santos, qui a régné sans partage de 1979 à 2017.  Manuel Domingos Augusto, ministre angolais des Affaires étrangères, avait affirmé à Jeune Afrique que pour l’Angola, l’affaire Vicente relevait de « la souveraineté nationale ». « On ne reconnaît pas le droit d’un pays étranger à juger un ressortissant angolais. De plus, il existe un accord judiciaire entre l’Angola et le Portugal qui prévoit un transfert du processus aux instances judiciaires angolaises », avait-il ajouté.

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Les relations entre les deux pays se sont réchauffées depuis la décision de la justice portugaise, en mai dernier, de transférer à Luanda le procès Vicente, comme le souhaitait l’Angola. Manuel Vicente lui-même, le chef du gouvernement portugais António Costa et le président angolais João Lourenço ont marqué la fin de la discorde entre leurs pays, en signant mardi 18 septembre un nouvel accord de coopération stratégique bilatérale pour la période 2018-2022.

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« Nous voyons d’un bon œil l’arrivée des petites et moyennes entreprises portugaises sur le marché angolais (…) pour produire de la richesse qui se traduit par des avantages importants pour les deux pays », a souligné João Lourenço. Le Portugais a quant à lui assuré que son pays était « prêt à approfondir la présence de l’Angola » sur son territoire.

Pétrole et réformes économiques

L’Angola, deuxième producteur pétrolier d’Afrique subsaharienne, a pris une place de choix sur le marché portugais en y investissant massivement à la faveur de la crise financière mondiale de 2008, au moment où le prix du brut était au plus haut. La chute des tarifs de l’or noir en 2014 a toutefois plongé le pays dans une profonde crise dont il ne parvient pas à sortir. La dette angolaise vis-à-vis des entreprises portugaises est estimée à quelque 400 millions d’euros.

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Dans l’optique de faire revenir les investisseurs étrangers, le président Lourenço a engagé, depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, une série de réformes économiques. Il a également écarté une partie des proches de son prédécesseur, notamment ceux soupçonnés de corruption.

En novembre prochain, le chef de l’État angolais sera en visite officielle à Lisbonne.

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