Élections en Mauritanie : large avance du parti au pouvoir, l’opposition dénonce « une mascarade »

Le parti au pouvoir en Mauritanie est largement en tête des élections législatives, régionales et locales du 1er septembre, loin devant les islamistes et l’opposition radicale, qui a dénoncé dimanche « une mascarade électorale ».

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz à  Nouakchott le 2 juillet 2018. © Ludovic Marin/Pool via Reuters

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz à Nouakchott le 2 juillet 2018. © Ludovic Marin/Pool via Reuters

Publié le 9 septembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz à Nouakchott, le 2 juillet 2018. © Ludovic Marin/AP/SIPA
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Élections en Mauritanie : recomposition politique en cours

L’Union pour la république (UPR, parti au pouvoir) est arrivée largement en tête du premier tour des élections législatives du 1er septembre 2018. Mais les résultats de ce scrutin marqué par des problèmes d’organisation, montre d’ores et déjà une recomposition du paysage politique. Une nouvelle donne que devrait confirmer le second tour, qui se tient le 15 septembre.

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« L’Union pour la république (UPR, parti au pouvoir) a été classée en tête des partis politiques au vu des résultats provisoires avec le plus grand nombre de députés, de mairies » et le tiers des 13 conseils régionaux à l’issue du premier tour » du 1er septembre, a affirmé à l’AFP le porte-parole de la Commission électorale, Moustapha Sidel Moktar.

Sur 157 sièges de députés en jeu, le parti au pouvoir en « a eu 67 » contre 14 pour le parti islamiste (Tawassoul, opposition). Il a déjà emporté quatre conseils régionaux sur les 13 du pays et 108 communes sur 219, a-t-il affirmé.

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L’opposition dénonce « une fraude massive »

Deux partis de l’opposition radicale, dont la quasi-totalité des membres avait boycotté les législatives de 2013, le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) d’Ahmed Ould Daddah et l’Union des forces du progrès (UFP) de Mohamed Ould Moloud, ont chacun obtenu trois députés. Ce dernier, également chef de l’opposition radicale, fait partie des élus de sa formation.

Un autre fait marquant de ces élections est l’élection à l’Assemblée nationale du militant antiesclavagiste, Biram Ould Dah Ould Abeid. Il s’était présenté aux législatives sous les couleurs du parti Assawab, aux orientations baassistes (nationaliste arabe), qui a récemment fait alliance avec l’aile politique de son organisation, l’IRA (antiesclavagiste).

Il est en prison depuis le 13 août à la suite d’une plainte portée contre lui par un journaliste mauritanien, Daddah Abdallah, qui l’accuse de « calomnie, d’injures et d’incitation à la haine ». « Ce qui vient de se passer est une mascarade électorale », a déclaré dimanche Ahmed Ould Daddah, lors d’une conférence de presse, au nom de la coalition de l’opposition.

Il a dénoncé une « fraude massive, l’incompétence de la Céni et la faiblesse de ses structures » ayant permis « au parti au pouvoir et à l’administration de falsifier les élections ».

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La participation à 73,4 %

Le taux de participation à ces élections a été de 73,4%, a affirmé samedi soir, à la presse le président de la Céni, Mohamed Vall ould Bellal.

Il avait alors fait part de « la volonté et l’ambition ferme de la Céni d’organiser des élections sans aucun grief » avant d’être confronté à des « difficultés énormes » lors du scrutin dont: un « temps limité pour la préparation », le nombre record de 98 partis en lice, « la saison des pluies ».

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Un second tour est prévu le 15 septembre pour élire 22 députés. Quatre autres députés représentants les Mauritaniens de l’extérieur doivent être élus après l’installation de la prochaine Assemblée nationale.  Le scrutin du 15 septembre doit également départager les partis dans neuf conseils régionaux et 111 communes, selon la Céni.

L’opposition a également appelé à une large coalition contre le parti au pouvoir au second tour et à la remise en liberté de Biram Ould Dah Ould Abeid. Ces élections sont considérées comme un test pour le président Mohamed Ould Abdelaziz et pour l’opposition, à moins d’un an d’une présidentielle prévue à la mi-2019.

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