Éthiopie : la police conclut au suicide du directeur du barrage de la Renaissance

La police a conclu au suicide dans l’enquête sur la mort de Simegnew Bekele, le directeur de projet controversé du grand barrage de la Renaissance, sur le Nil Bleu.

Le « Barrage du millénaire », construit en Ethiopie, doit être achevé en 2017 et produire 6 000 mégawatts d’électricité. © Elias Asmare/AP/SIPA

Le « Barrage du millénaire », construit en Ethiopie, doit être achevé en 2017 et produire 6 000 mégawatts d’électricité. © Elias Asmare/AP/SIPA

Publié le 7 septembre 2018 Lecture : 1 minute.

Le corps de Simegnew Bekele avait été découvert le 26 juillet dans le centre d’Addis Abeba. Il portait la trace d’une balle dans la tempe droite et une arme a été retrouvée près de son cadavre. « Sa mort était due à un suicide », a indiqué vendredi 7 septembre la télévision publique Fana BC, citant un responsable de police anonyme.

L’ingénieur était le visage du projet de barrage de la Renaissance, un gigantesque chantier énergétique en Éthiopie, très critiqué par l’Égypte située en aval. Un hommage émouvant lui avait été rendu lors de ses obsèques, au cours desquelles son cercueil était recouvert du drapeau éthiopien. La police avait lancé des gaz lacrymogènes pour repousser la foule qui tentait de se rendre aux funérailles.

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Fortes critiques de l’Égypte

Le barrage de la Renaissance, en construction près de la frontière entre l’Éthiopie et le Soudan, sera à son inauguration le plus grand barrage d’Afrique, avec 6 000 mégawatts de capacité, l’équivalent de six réacteurs nucléaires.

Le Nil Bleu, qui prend sa source en Éthiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l’Égypte avant de se jeter dans la Méditerranée. Le barrage a suscité de fortes critiques de l’Égypte qui craint que cette installation de 4 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros) sur le Nil Bleu n’affecte le niveau de l’eau sur son territoire, situé en aval. L’Égypte dépend à 90% du fleuve pour son approvisionnement en eau.

La construction de l’ouvrage a débuté en 2011, et deux de ses 16 turbines doivent commencer à produire de l’électricité en 2018, selon les autorités éthiopiennes. Il s’agit d’un des mégaprojets menés par l’Éthiopie, qui travaille également au développement de chemins de fer et de parcs industriels afin de transformer son économie et de lutter contre la pauvreté.

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