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Sommet Chine-Afrique, les 3 et 4 septembre à Pékin
La Chine va consacrer 60 milliards de dollars supplémentaires au développement économique des pays africains, a promis le 3 septembre Xi Jinping, à l’orée d’un vaste sommet Chine-Afrique à Pékin. Ce soutien du géant asiatique comprendra notamment 15 milliards de dollars « d’aide gratuite et de prêts sans intérêt », a souligné le président chinois, alors que Pékin est accusé d’imposer à ses partenaires un endettement intenable via d’onéreux crédits.
En ouvrant d’un long discours le 7e Forum sur la coopération sino-africaine, le président chinois s’est ainsi montré soucieux de désamorcer les critiques grandissantes visant l’aide de Pékin aux pays en développement. Il a assuré, mais sans préciser de calendrier ni de liste des pays concernés, que son pays « annulerait » une partie de la dette arrivant à maturité cette année des pays les moins développés, enclavés ou insulaires, du continent africain.
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Parmi les 60 milliards de dollars de financements supplémentaires promis, figurent par ailleurs des lignes de crédit de 20 milliards de dollars. Deux fonds, consacrés à la finance du développement et au financement des importations de biens africains, seront également établis, d’un montant cumulé de 15 milliards de dollars.
Enfin, les entreprises chinoises seront encouragées à investir « au moins 10 milliards de dollars » en Afrique au cours des trois prochaines années.
Notre ambition commune est de faire de l'Afrique et de la Chine deux pôles de partenariat solide entre les peuples africains et chinois.
— Roch M. C. KABORE (@rochkaborepf) September 3, 2018
Le partenariat avec la Chine offre une perspective de renforcement du multilatéralisme pour un monde plus sûr et plus solidaire.#FOCAC2018 pic.twitter.com/EfaL84M10B
Dépendance vis-à-vis de Pékin
Lors du dernier sommet Chine-Afrique, à Johannesburg en 2015, Xi Jinping avait déjà annoncé une enveloppe de 60 milliards de dollars d’aide et de prêts à destination des pays africains.
Le géant asiatique a de fait investi annuellement plusieurs milliards de dollars en Afrique au cours de ces trois dernières années dans des infrastructures (routes, chemins de fer, ports) ou des parcs industriels. Mais ces investissements, largement salués par les pays africains désirant doper leur développement économique, ont également dangereusement augmenté leur endettement et leur dépendance vis-à-vis de Pékin.
Le Fonds monétaire international (FMI) a également fait part de son inquiétude, s’alarmant par exemple du cas de Djibouti : la dette publique extérieure de ce pays de la Corne de l’Afrique a bondi de 50 à 85 % du PIB en deux ans, en raison des créances dues à l’Exim Bank, une institution étatique chinoise.