Politique

Maroc : Nasser Zefzafi se lance dans une grève de la faim illimitée

Nasser Zefzafi, le leader du mouvement « Hirak », qui purge une peine de vingt ans de prison à Casablanca, a annoncé le 30 août dans un message relayé par son père sur Facebook qu’il entamait une grève de la faim illimitée.

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Mis à jour le 31 août 2018 à 20:23

L’activiste marocain Nasser Zefzafi lors d’une manifestation à El Hoceïma, dans le nord du Rif, au Maroc, le jeudi 18 mai 2017. © Aboussi Mohamed/AP/SIPA

Nasser Zefzafi a débuté une grève de la faim illimitée sans eau ni sucre, « jusqu’à son martyre », a annoncé son père, Ahmed Zefzafi, dans une vidéo publiée sur Facebook le jeudi 30 août.

Par la voix de son père, le leader du mouvement Hirak y dénonce « les privations et humiliations » qu’il dit subir actuellement dans la prison de Casablanca. Le détenu décrit notamment sa cellule comme étant comparable à « un cachot ».

Le 23 mai dernier, Nasser Zefzafi avait également débuté une grève de la faim pour protester contre le déroulement de son procès et ses conditions de détention.

Non gracié

Figure du « Hirak », le mouvement de contestation qui avait agité la région du Rif (Nord) en 2016 et 2017, Nasser Zefzafi a été condamné en juin dernier à vingt ans de prison, à l’instar d’autres manifestants, pour « complot visant à porter atteinte à la sécurité de l’État », lors d’un procès très médiatisé.

Nasser Zefzafi avait été arrêté en mai 2017 pour avoir interrompu le prêche d’un imam ouvertement hostile au mouvement dans une mosquée d’El Hoceïma, l’épicentre des protestations.

Fin août 2018, à l’occasion de l’Aïd al-Adha, le roi Mohammed VI a gracié 188 militants du Hirak, qui avaient également été condamnés en juin avec Nasser Zefzafi. Ce dernier n’a néanmoins pas bénéficié de cette grâce royale.

L’audience en appel des condamnations prononcées en juin est prévue pour octobre prochain.