L’ex-rebelle Bosco Ntaganda « était directement impliqué dans le recrutement de milliers d’enfants » qu’il a par la suite « utilisés pour participer, sous l’emprise de substances illicites et d’alcool » à des opérations visant « à tuer, violer et piller l’ennemi », a déclaré mardi 28 août Sarah Pellet, la représentante de 298 victimes.
L’accusation a dressé le 28 août un lourd tableau des exactions présumées commises sous les ordres de Ntaganda en 2002-2003, à l’ouverture devant la CPI de la dernière phase de son procès.
Autrefois surnommé « Terminator », Bosco Ntaganda doit répondre de 13 crimes de guerre et de cinq crimes contre l’humanité commis en Ituri, dans l’est de la RDC, pour lesquels il a plaidé non coupable en septembre 2015. Il est accusé d’avoir commandité des meurtres, pillages et viols commis par ses troupes.
Un procès ouvert il y a trois ans
Les déclarations finales se sont ouvertes le 28 août, près de trois ans après le début du procès de Bosco Ntaganda devant la CPI qui siège à La Haye, où l’ex-chef de guerre est détenu.
Plus de quinze ans après les faits, commis au cours d’un conflit qui a fait plus de 60 000 morts selon les ONG, les victimes attendent toujours que « justice soit rendue ». « Il est temps pour les victimes de mettre le passé derrière elles et d’avancer et construire un avenir », a poursuivi Sarah Pellet.
Bosco Ntaganda devrait prendre la parole
Bosco Ntaganda a joué un rôle central dans la planification des opérations de l’Union des patriotes congolais (UPC) et de son bras armé, les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), a affirmé l’accusation. Aujourd’hui âgé de 44 ans, il aurait donné les ordres, planifié et programmé les opérations, coordonné la logistique et fourni les armes à ses troupes.
Devant les juges, l’ex-chef rebelle souhaite se présenter comme un « être humain », a indiqué son avocat, le Canadien Stéphane Bourgon. « Il est prévu que M. Ntaganda fasse une déclaration non assermentée vers la fin des plaidoiries finales », a précisé Me Bourgon. Les audiences se tiendront jusqu’au 30 août mais les juges de la CPI pourraient ne pas rendre leur verdict avant des mois, voire des années.