
Des femmes font la queue pour voter lors du deuxième tour des élections présidentielles à Bamako, au Mali, le dimanche 12 août 2018. © Annie Risemberg/AP/SIPA
Dimanche 12 août, 490 des 23 000 bureaux de vote n'ont pas pu ouvrir pour le second tour de la présidentielle au Mali. Lors du premier tour, 871 bureaux avaient été fermés pour des raisons de sécurité. Une baisse à mettre au crédit du renforcement des forces de sécurité sur le terrain, juge le général Salif Traoré, ministre de la Sécurité publique malienne.
« Nous avions un peu plus de 3,7 % des bureaux qui n’avaient pas fonctionné normalement » au premier tour, mais « au moment où je vous parle, nous sommes à 2,1 % » pour le second, a indiqué le général Salif Traoré, ministre de la Sécurité publique malienne, lors d’une conférence de presse tenue le 13 août, au lendemain du scrutin qui a opposé Ibrahim Boubacar Keïta à Soumaïla Cissé, dont les résultats sont toujours attendus.
« Le fait que le taux diminue est à mettre au crédit des forces [de sécurité], qui montent en puissance », a ajouté le général Traoré, soulignant que le Mali « est un pays en relèvement » et qu’organiser le scrutin a selon lui « été un grand défi ».
Le Centre particulièrement touché
Pour ce second tour, le gouvernement malien avait déployé 20 % de soldats de plus, soit 36 000 militaires. Le décompte officiel des bureaux de vote fait état de 490 bureaux fermés le dimanche 12 août, dont 440 dans la région de Mopti (Centre), les autres bureaux concernés par ces fermetures étant situés dans le nord du pays, dont 23 dans la seule région de Tombouctou. Au premier tour, le vote n’avait pas pu avoir lieu dans 871 bureaux.
Ceux qui ont juré qu’il n’y aurait pas d’élections, nous ne les avons pas sous-estimés
Un grave incident a toutefois eu lieu dans la région du Nord, à Arkodia, localité à une centaine de kilomètres au sud de Tombouctou, où le président d’un bureau de vote a été tué par balles par six présumés jihadistes venus « interdire le vote », a noté le ministre malien. Ces hommes ont ensuite procédé au « saccage du matériel électoral ».
« Aucun autre agent électoral n’a été touché. C’est quand même très, très déplorable, dénonce le général Salif Traoré. […] Ceux qui ont juré qu’il n’y aurait pas d’élections, nous ne les avons pas sous-estimés », ajoute le chef de la Sécurité malienne, en faisant allusion aux groupes jihadistes qui sévissent dans le centre et le nord du pays. Pour ce second tour, il reste désormais à « sécuriser » le rapatriement à Bamako des bulletins de vote et des procès-verbaux électoraux, a rappelé le général Salif Traoré.
Fin juillet, le « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans », principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, avait menacé de représailles les Maliens qui se rendraient aux urnes. Le 31 juillet, deux jours après le premier tour, un accrochage entre une patrouille de sécurisation et des assaillants avait entraîné la mort de quatre militaires maliens et de huit jihadistes présumés.
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