
Des membres des forces de sécurité malienne, assurant la sécurité devant un bureau de vote à Bamako, dimanche 29 juillet 2018. © REUTERS/Luc Gnago
Trois membres d’un « commando » qui « planifiait des attaques ciblées » ce weekend à Bamako ont été interpellés samedi 11 août, à la veille du second tour de l’élection présidentielle au Mali, ont indiqué les services de renseignement maliens.
Les trois Maliens, soupçonnés d’être les auteurs d’un braquage ayant fait trois morts en octobre 2016, « planifiaient d’autres attaques ciblées à Bamako ce weekend », selon un communiqué de la Sécurité d’Etat.
« C’est au cours de la planification de leurs opérations », dont la nature n’a pas été précisée, que « le chef du commando, Abramane Diallo, alias El Idriss, et deux de ses lieutenants, Yoro Demba Diallo et Ibrahima Diakité », ont été appréhendés par des « éléments de la Sécurité d’État », selon ce texte reçu par l’AFP.
« On ne va pas pour le moment donner trop de détails sur les armes, les munitions, retrouvées ou pas. Mais il est évident qu’en cette période d’élections, il vaut mieux qu’ils soient aux arrêts qu’à l’air libre », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire malienne, en précisant que l’arrestation avait eu lieu dans un quartier populaire de la capitale.
36 000 militaires
Plus de huit millions de Maliens sont appelés aux urnes dimanche pour élire leur président lors d’un second tour placé sous haute sécurité dans un pays toujours confronté à la menace jihadiste malgré cinq ans d’interventions militaires internationales. Le second tour oppose le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta au chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé.
Les autorités avaient annoncé plus tôt dans la journée que la sécurité serait assurée le jour du scrutin par 36 000 militaires, soit 20% de plus que lors du premier tour.
Le 29 juillet, 871 bureaux de vote sur les 23 000 (environ 3%) que compte le pays étaient restés fermés en raison de violences, empêchant près de 250 000 Maliens d’accomplir leur devoir civique, surtout dans le Centre et le Nord, selon les autorités.
Mobile jihadiste
Selon le communiqué de la Sécurité d’État, qui qualifie le commando de « groupe terroriste », les trois hommes sont les auteurs de « l’attaque ciblée » contre le poste de péage de Sanankoroba, à 30 km de la capitale, dans la nuit du 24 au 25 octobre 2016, au cours de laquelle deux agents du péage et un gardien avaient été tués.
Cette attaque était apparue de nature criminelle, mais un mobile jihadiste n’avait pas été exclu, les assaillants ayant crié « Allah akbar » (Dieu est le plus grand) avant de s’enfuir. Des enquêteurs avaient toutefois avancé qu’il s’agissait d’une « manière de brouiller les pistes » en faisant croire à une opération d’un groupe jihadiste.
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