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De 2,3 % en 2013, le taux de croissance de Madagascar est passé à 4,2 % en 2017, et devrait atteindre les 5 % en 2018, note la Banque mondiale dans ses perspectives de croissance concernant la Grande Île. L’institution salue notamment les bonnes performances de l’industrie, qui a enregistré un bond de 8,9 % en 2017, et celles, plus modérées, du secteur des services, en hausse de 5,2 % sur l’année.
« Le déficit du compte courant est resté à un niveau faible », de l’ordre de 0,3 % du PIB, note encore l’institution, qui ne délivre pourtant pas un satisfecit global à Antananarivo. En effet, relève le rapport, « les gains de la croissance économique n’ont pas été ressentis par la majorité de la population », du fait de la faible performance du secteur primaire, lequel emploie 80 % de la population.
Des exportations centrées à 58 % sur la vanille, le nickel et le textile
Or, si la vanille, principale culture de rente de Madagascar, a généré des revenus importants, la production de riz – qui constitue la base de la majorité des repas – s’est contractée de 20 %, suite à une grave sécheresse en 2017 suivie des cyclones Ava et Eliakim début 2018. En outre, une inflation importante, de l’ordre de 9 %, a pesé sur le pouvoir d’achat de nombreux ménages, indique la Banque mondiale, qui pointe les hausses des prix du riz, du gaz ou encore du carburant.
Enfin, l’institution met en garde le pays contre la concentration croissante de ses exportations, qui ont pourtant connu une hausse de 5 points entre 2013 et 2017. Mais celles-ci se concentrent à 58 % sur trois produits – la vanille, le nickel (notamment produit dans le méga-complexe d’Ambatovy, exploité par le canadien Sherritt) et le textile – ce qui « peut être source de vulnérabilité : une baisse inattendue de la demande ou une forte variation des prix pourraient avoir un impact significatif sur les recettes d’exportations », prévient la Banque mondiale, qui recommande de diversifier ces exportations. « Le développement des exportations de services observé récemment est encourageant, y compris dans l’externalisation des processus d’entreprise, par exemple à travers les centres d’appels et les activités de télécommunications », ajoute le rapport.