Politique

Afrique du Sud : l’immunité accordée à Grace Mugabe invalidée

Un tribunal sud-africain a jugé, ce lundi 30 juillet, que l’ex-première dame du Zimbabwe, Grace Mugabe, ne pouvait bénéficier de l’immunité diplomatique pour l’agression présumée, en 2017 à Johannesburg, d’une jeune femme, dont elle est accusée.

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Mis à jour le 31 juillet 2018 à 09:36

Grace Mugabe, la Première dame du Zimbabwe, à Masvingo, au Zimbabwe, en décembre 2016. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA

Grace Mugabe n’a pas commenté cette décision, survenue le jour où elle participait aux premières élections générales au Zimbabwe depuis la chute de son mari en novembre, après trente-sept ans de pouvoir.

L’affaire avait éclaté le 13 août dernier dans un hôtel huppé de Johannesburg, quand le mannequin sud-africain Gabriella Engels avait accusé l’ex-première dame de l’avoir frappée avec un câble électrique.

Une immunité jugée « embarrassante »

Grace Mugabe s’était alors vue reconnaître l’immunité diplomatique par le ministère sud-africain des Affaires étrangères, au nom de l’importance des relations entre les deux pays.

Une décision « en contradiction avec le Constitution », a décidé lundi le juge Bashier Vally, qui l’a invalidée. « C’est un jour important pour la justice et l’État de droit, qui démontre que personne n’est au-dessus de la loi », a commenté James Selfe, président du principal parti d’opposition en Afrique du Sud, l’Alliance démocratique (DA), qui avait contesté une immunité « embarrassante et illégale ».

De possibles poursuites

L’avocat de Gabriella Engels, Willie Spies, a estimé que la décision du juge ouvrait la voie à des poursuites criminelles contre Grace Mugabe.

« Nous avons pris bonne note du jugement, nous l’étudions et le commenterons ultérieurement si nous le jugeons nécessaire », a pour sa part indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ndivhuwo Mabaya.