
dans un bureau de vote à Mopti, dimanche 29 juillet, pour le premier tour de la présidentielle 2018 au Mali. © DR / MINUSMA/Harandane Dicko
Si les autorités maliennes se félicitent de la « bonne tenue » du premier tour de l’élection présidentielle de dimanche, elles recensent également 20,1% des bureaux de vote qui ont été perturbés « par des attaques à main armée et autres violences ». Dans 716 bureaux, le vote n’a par ailleurs pas pu avoir lieu.
Malgré la mobilisation de plus de 30 000 membres des forces de sécurité nationales et étrangères pour sécuriser le 1er tour de l’élection présidentielle, dimanche, le scrutin a été marqué par une série d’incidents, essentiellement dans le centre et le nord du pays. Aucun mort n’a toutefois été signalé, mais on recense de nombreux bureaux de vote fermés, ainsi que des attaques et des perturbations qui ont touché pas moins de 20 % des bureaux.
Selon les chiffres fournis par le gouvernement, « le vote n’a pas pu avoir lieu dans 716 bureaux de vote pour diverses raisons, soit 3,11% ». Ces perturbations ont surtout eu lieu dans la région de Mopti, où plus de 500 bureaux sont restés fermés. « Dans tous les 22 325 autres bureaux, le vote s’est globalement bien déroulé », poursuit cependant le communiqué de presse publié par le gouvernement malien ce lundi à la mi-journée, qui se félicite par ailleurs de ce « bon déroulement » attribué « à la maturité politique du peuple malien et au sens républicain » des candidats.
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L’organisation de ce vote a été « un immense défi sécuritaire », a reconnu dimanche soir le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, qualifiant les troubles recensés dimanche « d’incidents sécuritaires mineurs ».
Face à la presse, la chef de la mission d’observation électorale de l’UE, Cécile Kyenge, a pour sa part demandé « aux autorités du Mali de publier la liste complète des bureaux de vote où le vote n’a pas pu avoir lieu », soulignant que l’absence de cette liste exhaustive rendait « difficile le travail d’observation et de recoupement des informations ».
De son côté, le directoire de campagne de Soumaïla Cissé, chef de l’opposition et principal rival du président-candidat Ibrahim Boubacar Keïta, a exprimé sa « satisfaction légitime ». « Fort heureusement, il n’y a pas eu de blessés ni de morts », s’est félicité son équipe dans un communiqué, déplorant par ailleurs que « l’État ait failli à sa mission de sécurisation du scrutin ».
Faible participation
Si les premiers résultats ne sont pas attendus avant mardi ou mercredi, le taux de participation du premier tour, traditionnellement peu élevé, s’annonce d’ores et déjà faible, selon plusieurs observateurs.
Plus de huit millions d’électeurs étaient convoqués pour reconduire pour cinq ans le président , 73 ans, ou lui préférer l’un de ses 23 concurrents, dont le chef de l’opposition, Soumaïla Cissé, 68 ans. Les résultats officiels provisoires devraient être communiqués d’ici vendredi, avant un éventuel second tour le 12 août.
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