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Abiy Ahmed © Lee Jin-man/AP/SIPA

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Éthiopie : l’Érythrée rouvre son ambassade à Addis-Abeba

Le président érythréen Issayas Afeworki a rouvert lundi l’ambassade de son pays en Éthiopie, qui était restée fermée pendant vingt ans après la rupture des relations diplomatiques entre les deux voisins de la Corne de l’Afrique.

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Mis à jour le 16 juillet 2018 à 15:35

Le président érythréen Issayas Afeworki (à gauche) et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, à Addis-Abeba le 15 juillet 2018. © Mulugeta Ayene/AP/SIPA

Arrivé samedi 14 juillet en Éthiopie pour une visite officielle de trois jours, destinée à consolider la fin des hostilités entre les deux pays, le président érythréen Issayas Afeworki a conclu son voyage par la réouverture de l’ambassade érythréenne à Addis-Abeba, lundi 16 juillet.

Cette visite a suivi de quelques jours la signature, le 9 juillet à Asmara, d’une « déclaration conjointe de paix et de coopération », officialisée à l’occasion d’un déplacement du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, mettant fin à deux décennies d’état de guerre entre les deux pays.

Les images de la télévision publique éthiopienne EBC montrent Issayas Afeworki hissant le drapeau érythréen et acceptant des mains de Abiy Ahmed les clés du bâtiment, situé dans le centre de la capitale éthiopienne et rempli de vieux meubles couverts de poussière, qui ne semblent pas avoir été touché depuis des années.

Lors de ces trois jours, le président érythréen a aussi visité un important parc industriel et pris part à un dîner et concert auquel ont assisté des milliers d’Éthiopiens.

EBC a rapporté que le chef de l’État érythréen avait quitté Addis-Abeba pour rentrer à Asmara sitôt après l’inauguration de l’ambassade.

Appliquer l’accord d’Alger

L’Éthiopie et l’Érythrée avaient expulsé leurs diplomates respectifs au début de la guerre qui a opposé les deux pays entre 1998 et 2000, notamment en raison d’un désaccord sur leur frontière commune, et qui a fait quelque 80 000 morts.

Le refus éthiopien d’appliquer une décision en 2002 d’une commission soutenue par l’ONU sur le tracé de la frontière a ensuite entretenu une longue animosité entre les deux pays.

Mais le mois dernier, Abiy Ahmed, jeune Premier ministre réformateur nommé en avril, avait annoncé la volonté de l’Éthiopie d’appliquer un accord de paix signé en 2000 à Alger avec l’Érythrée et les conclusions, deux ans plus tard, de la commission internationale indépendante sur la démarcation de la frontière.

Autrefois façade maritime de l’Éthiopie avec les ports de Massawa et d’Assab, l’Érythrée a déclaré son indépendance en 1993 après avoir chassé les troupes éthiopiennes de son territoire en 1991 au terme de trois décennies de guerre.