Ennahdha a obtenu 21 sièges sur 60 dans la capitale, tandis que le parti présidentiel Nidaa Tounes, avec lequel il est allié sur le plan national, en a obtenu 17, a précisé le 9 mai l’instance chargée d’organiser les élections (Isie).
Des tractations sont en cours entre les chefs de partis pour mettre en place des coalitions à l’échelon local. Si la candidate d’Ennahdha, Souad Abderrahim, parvenait à emporter l’adhésion d’une majorité absolue de conseillers municipaux, elle deviendrait la première femme maire de la capitale, un poste jusque-là attribué par le président de la République.
Cette docteur en pharmacie de 53 ans, qui dirige une importante entreprise de distribution de produits pharmaceutiques à Tunis, estime que son score lors de l’élection « montre une évolution dans une mentalité masculine qui jugeait la femme incapable d’assumer de grandes responsabilités ». Et qu’elle n’est pas seulement « une décoration », mais une véritable décideuse.
Si elle a rejoint le bureau politique d’Ennahdha depuis septembre 2017, elle rejette la définition d’islamiste et se définit comme « indépendante ». Le parti lui-même, soucieux de ne pas braquer ses opposants, souhaite se présenter comme un parti « musulman démocrate ».
Abstention record
Ces élections, premier scrutin local de l’après révolution de 2011, ont enregistré un fort taux d’abstention. Selon les premiers chiffres de l’Isie publiés lundi 7 mai, le taux de participation était de 33,7 %. Seuls 1 797 154 Tunisiens ont voté, sur les plus de 5,3 millions d’électeurs inscrits.
Boudées par les citoyens, les urnes ont donné la victoire au parti islamiste Ennahdha avec 27,5 % de voix suivi par Nidaa Tounes avec 22,5 % de votes. Un scrutin sans surprise qui souligne la bipolarisation politique qui prévaut à la direction du pays depuis les élections générales de 2014.
Les 7 212 conseillers municipaux élus dimanche dans les 350 municipalités du pays ont jusqu’à juillet pour élire leurs maires.