La chute de l’indice ASI (All-Share Index) de la Bourse de Lagos – de 7 % pendant les deux premières semaines d’octobre – s’explique d’abord par la chute des prix du pétrole sous la barre des 85 dollars (67 euros) le baril.
La diminution des revenus pétroliers se répercute sur le budget du gouvernement nigérian et sur le naira, avec des rumeurs de dévaluation prochaine. Une situation qui a des répercussions sur la place financière, même si le secteur extractif ne représente que 5,4 % de la capitalisation boursière du Nigerian Stock Exchange.
Morosité
De plus, les élections de février 2015 inquiètent les investisseurs. Cette situation macroéconomique morose affecte les valeurs de tous les secteurs : la capitalisation boursière de la place nigériane a fondu [de 806 millions de dollars]. Les banques sont les plus touchées par ce mouvement.
Les investisseurs attendent les nouvelles règles de la Banque centrale du Nigeria, qui, d’après notre analyse, préférera renforcer son contrôle des liquidités plutôt que dévaluer le naira. Toutefois, avec des cours à leur plus bas, certains investisseurs saisissent de nouvelles opportunités.
Du 20 au 25 octobre, on a observé d’importants volumes d’achats d’actions très en dessous de leur valeur réelle. C’est le cas des valeurs industrielles et de grande consommation, dont les fondamentaux sont bons, comme le groupe Dangote Cement.
Ce dernier doit d’ailleurs ouvrir davantage son capital au grand public, qui n’en détient que 5 %, soit bien moins que les 25 % exigés par la réglementation. Si la conjoncture actuelle n’est guère enthousiasmante, nous ne craignons pas un krach à Lagos. Le marché devrait rebondir dans les prochaines semaines, et les investisseurs étrangers se montrer moins craintifs après les élections. »