Crise en RDC : Joseph Kabila en quête de soutiens régionaux

Joseph Kabila, président de la RDC, a une intense activité diplomatique ces dernières semaines. Une sollicitude qui, selon une source onusienne, a pour but de « faire baisser la pression interne et internationale ».

Joseph Kabila et Emmerson Mnangagwa, le 27 février 2018 à Kinshasa. © DR / Présidence RDC

Joseph Kabila et Emmerson Mnangagwa, le 27 février 2018 à Kinshasa. © DR / Présidence RDC

Publié le 6 mars 2018 Lecture : 2 minutes.

João Lourenço, à gauche, le président de l’Angola et Paul Kagame, à droite, président du Rwanda, assistent à la séance d’ouverture du Forum économique mondial, WEF, à Davos, en Suisse, le 23 janvier 2018 © Markus Schreiber/AP/SIPA
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Quatre chefs d’État – Denis Sassou Nguesso (Congo), João Lourenço (Angola), Ali Bongo Ondimba (Gabon) et Emmerson Mnangagwa (Zimbabwe) – se sont récemment entretenus avec Joseph Kabila. Ce dernier a rendu visite, à Lusaka, au Zambien Edgar Lungu, et a échangé, le 23 février, avec Leila Zerrougui, cheffe de la Monusco, à Kinshasa. « Simple coïncidence de calendrier », selon Barnabé Kikaya Bin Karubi, conseiller diplomatique de Kabila.

Le diplomate congolais rappelle en effet que la tripartite entre la RDC, le Congo-Brazzaville et l’Angola, organisée le 14 février à Kinshasa, « n’est que la suite de la réunion de décembre entre les trois chefs d’État ». Et que c’est en qualité du président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) qu’Ali Bongo Ondimba est venu rencontrer Joseph Kabila, le 22 février, « pour discuter ensemble des questions liées à la paix et à la sécurité dans la région ».

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Pourquoi ABO est venu voir Kabila

« Le président gabonais tenait également à échanger personnellement avec son homologue congolais, ils ne pourront pas se croiser à Libreville les 5 et 6 mars, le sommet de la CEEAC prévu dans le cadre du Conseil de paix et de sécurité (Copax) ayant été ramené au niveau ministériel », a indiqué Kikaya Bin Karubi.

Entre-temps, Joseph Kabila avait fait un saut à Lusaka, le 18 février, pour une visite de travail : un « séjour convenu de longue date mais maintes fois reporté », selon Kinshasa.

[Pour Emmerson Mnangagwa] au départ, c’était une visite de travail mais nous l’avons relevé au niveau de visite d’État

Ce ballet diplomatique s’est poursuivie, le 27 février, par l’arrivée du président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa dans la capitale. « Au départ, c’était une visite de travail mais, compte des liens forts et de sang entre les deux pays, nous l’avons relevé au niveau de visite d’État. Notre hôte a été ainsi reçu avec tous les honneurs », a indiqué le conseiller diplomatique du chef de l’État congolais.

Un ballet officiel, agrémenté notamment d’une prestation du Conservatoire de Kinshasa, a également été offert au numéro un zimbabwéen dont le pays est le premier partenaire bilatéral de la RDC.

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Mais, selon une source onusienne sur place, avec cet intense agenda diplomatique, « Joseph Kabila veut donner l’image d’un soutien régional, dans l’espoir de faire baisser la pression interne et internationale ». Prochain rendez-vous : le 7 mars à New-York où des consultations autour d’un éventuel redimensionnement de la Monusco, mission onusienne en RDC, sont prévues.

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Là encore, Kinshasa comptera sur le soutien du groupe africain. Surtout celui des pays membres de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), malgré les réticences du Botswana qui a récemment appelé Kabila à quitter le pouvoir.

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