Ouganda : Museveni ratifie la loi supprimant l’âge limite pour la présidence

Le chef de l’État ougandais Yoweri Museveni a ratifié la semaine dernière la loi lui permettant d’être à nouveau candidat en 2021, mais l’information n’a été rendue publique que ce mardi.

Yoweri Museveni, le président ougandais, le 12 septembre 2015 à Tokyo. © Eugene Hoshiko/AP/SIPA

Yoweri Museveni, le président ougandais, le 12 septembre 2015 à Tokyo. © Eugene Hoshiko/AP/SIPA

Publié le 2 janvier 2018 Lecture : 1 minute.

« Le président a donné son consentement au projet de loi et il a maintenant force de loi », a déclaré ce mardi un porte-parole du président ougandais, Don Wanyama, officialisant ainsi la ratification du texte. « La loi précédente était discriminatoire par nature et cela a été réglé pour le bien des Ougandais », a-t-il ajouté.

Cette réforme constitutionnelle très controversée, qui supprime l’âge limite fixé jusqu’alors à 75 ans pour être élu président, avait été approuvée le 20 décembre par le Parlement, par 315 voix contre 62, et deux abstentions.

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Le texte réintroduit une limite au nombre de mandats présidentiels, qui avait été supprimée en 2005. Mais cette limite, fixée à deux mandats, n’entrera en vigueur qu’après la prochaine élection, ce qui pourrait permettre Museveni de se présenter à nouveau à deux reprises.

L’opposition dénonce une loi taillée pour Museveni

La ratification de la loi « n’est pas une surprise. C’est un plan bien orchestré pour avoir Museveni au pouvoir à vie », a déclaré le chef de l’opposition, Kizza Besigye. « Museveni est le principal bénéficiaire de cette fraude constitutionnelle », a-t-il ajouté.

Cette loi prévoit également que le mandat des députés soit allongé de deux ans, passant de cinq à sept années, ce qui repousse ainsi les prochaines législatives à 2023.

Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, n’en est pas à son coup d’essai. En 2005, la Constitution avait été modifiée pour supprimer la limitation à deux mandats présidentiels, lui permettant ainsi de briguer ses troisième, quatrième et cinquième mandats.

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Le président avait alors soutenu que le Parlement était indépendant et qu’il respecterait la volonté du peuple, un argument réutilisé douze ans plus tard.

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