Politique

Zimbabwe : libération de quatre jeunes accusés d’avoir hué Grace Mugabe

Ce 10 novembre, la justice a remis en liberté sous caution quatre jeunes Zimbabwéens accusés d’avoir sapé l’autorité du président Robert Mugabe en huant la Première dame Grace Mugabe lors d’un rassemblement politique.

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Mis à jour le 11 novembre 2017 à 11:12

Grace Mugabe, la Première dame du Zimbabwe, à Masvingo, au Zimbabwe, en décembre 2016. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA

Les quatre accusés ont été arrêtés pour avoir chanté « Nous détestons ce que vous faites » lors d’une réunion publique à Bulawayo, dans le sud-ouest du Zimbabwe, où Grace Mugabe s’adressait à la foule en présence du président.

Le tribunal a autorisé leur libération contre paiement d’une caution de 50 dollars par personne et leur a interdit d’assister au prochain meeting du chef de l’Etat prévu à Harare, la capitale.

« Je suis persuadé que les accusés sont de bons candidats à la libération sous caution, il n’y a pas de raison convaincante de contester leurs droits », a déclaré le juge Franklin Mkhwananzi.

L’avocat de la défense Tanaka Muganyi s’est réjoui de cette décision. « Le délit n’est pas grave, il n’est passible que d’une amende », a-t-il souligné.

Les quatre accusés, âgés de 24 à 33 ans, sont membres du parti au pouvoir de la Zanu-PF, en proie à des dissensions autour de la succession au président. À 93 ans, Robert Mugabe est le plus vieux chef d’Etat en exercice de la planète.

« Égoïste et malade »

L’incident ce week-end avait mis le président hors de lui. Après l’intervention de son épouse, Robert Mugabe avait pris la parole et accusé son vice-président Emmerson Mnangagwa d’être à l’origine de ces huées.

Lundi 6 novembre, il l’a démis de ses fonctions, au terme d’un bras de fer de plusieurs semaines entre le vice-président et la Première dame.

Cette décision a été interprétée par l’opposition comme une stratégie destinée à laisser le champ libre à Grace Mugabe, 52 ans, pour succéder le moment venu à son mari, à la santé chancelante.

Le président Mugabe dirige d’une main de fer le Zimbabwe depuis l’indépendance de ce pays d’Afrique australe en 1980.

Jeudi 9 novembre, un tribunal d’Harare a ordonné la libération sous caution d’une journaliste américaine, Martha O’Donovan, accusée de tentative de subversion, pour avoir qualifié sur Twitter le président d’« égoïste et malade ».