Le Conseil de sécurité de l’ONU est appelé le 15 novembre, lors du renouvellement annuel du mandat de sa force de paix en Centrafrique, à renforcer la Minusca de 900 militaires supplémentaires, selon un projet de résolution obtenu mardi 7 novembre par l’AFP.
Le renforcement de la Minusca, activement soutenu par Antonio Guterres, aurait la faveur du Conseil de sécurité. Selon l’ambassadeur italien à l’ONU, Sebastiano Cardi, président en exercice du Conseil de sécurité en novembre, il existe parmi ses 15 membres « une bonne compréhension générale » de la nécessité d’augmenter le nombre de militaires de la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca).
L’UA soutient les demandes centrafricaines
« Il est indispensable que non seulement le mandat soit renouvelé mais qu’il soit renforcé pour plus d’efficacité », a ainsi plaidé Moussa Bédializoun Nebié, le représentant spécial du président de la Commission de l’Union africaine (UA) pour la Centrafrique, lundi 6 novembre devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Il a réclamé « la présence d’une force de dissuasion » en Centrafrique, justifiée par « la recrudescence des attaques » dans le pays ces derniers temps.
Moussa Bédializoun Nebié a demandé une « augmentation du nombre de Casques bleus ». Une requête récurente des autorités centrafricaines. Le président François-Archange Touadéra le répétait d’ailleurs à Jeune Afrique en septembre dernier.
Le représentant de l’UA a ensuite plaidé pour « un assouplissement de l’embargo sur les armes », afin de mieux équiper les forces armées centrafricaines. Un discours qui fait également écho à celui de nombreux élus et ministres centrafricains, qui demandent l’élargissement des dérogations à l’embargo pour assurer une livraison rapide d’armes aux forces armées.
Soutien possible des États-Unis
Le projet de résolution aurait même le soutien de Washington, qui cherche pourtant, depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, à réduire le coût des opérations de maintien de la paix de l’ONU.
« Les États-Unis ne sont pas opposés de principe à une augmentation modeste de troupes pour la Minusca mais à la condition que les militaires supplémentaires apportent un réel plus » au mandat de la mission, a indiqué mardi la représentation américaine à l’ONU. Ils devront, à cet égard, « faire preuve des plus hauts standards professionnels et s’abstenir de tout abus sexuel », a-t-on ajouté de même source.
Jusqu’à 11 650 personnes déployées par la Minusca
En vertu du projet de résolution rédigé par la France, la Minusca serait autorisée à déployer sur le terrain jusqu’à 11 650 personnes, dont 2 080 policiers et 480 observateurs militaires. Le texte justifie ce déploiement par l’ »inquiétude » du Conseil de sécurité face à la « dégradation de la situation sécuritaire dans le sud-est et le nord-ouest » de la Centrafrique, « en raison d’affrontements entre groupes armés ».
Le renouvellement du mandat de la Minusca vise, outre une augmentation de ses contingents, à les rendre plus flexibles et mobiles pour contrer les menaces et les atteintes à la paix.