Saisissante, avant-gardiste… L’interview de l’islamologue tunisien Mohamed Talbi est un moment fort du prochain numéro de Jeune Afrique (N° 2793, du 20 au 27 juillet). L’auteur de "Ma religion, c’est la liberté" (Nirvana, 2011) n’en démord pas : le Coran est porteur de modernité et de rationalité, mais son message a été gravement altéré par les hadith et la charia.
En éternel ennemi du wahhabisme et du fondamentalisme, il dénonce l’intention des islamistes d’instaurer des dictatures théocratiques. "Le malheur des musulmans a commencé à partir du moment où ils ont élaboré une loi islamique au profit de despotes désireux avant tout de commander et de pouvoir tuer légalement. La charia n’est rien d’autre que cela", assène-t-il.
L’islam est né laïc. "Nulle contrainte en matière de religion. Le Coran est le seul livre sacré qui dise cette phrase, si claire, si laïque", poursuit-il. Chacun pratique la religion qu’il veut. L’État n’a pas à s’immiscer dans les affaires religieuses. Il a une seule fonction: créer une atmosphère de paix pour tous.
>> Jeune Afrique n° 2793, en kiosque du 20 au 27 juillet <<
À propos du terroriste qui invoque des convictions musulmanes, Talbi estime qu’il n’agit que par agressivité et que toute agressivité est à condamner. "Il ne s’agit même pas de religion. Aucun Dieu ne dit de porter atteinte à la vie de l’autre. En l’occurrence, il s’agit simplement de défendre le droit à la vie. Ceux qui prétendent que l’islam est violent se trompent", dit-il.
Apostasie, laïcité, polygamie…d’autres questions sensibles ont été tirées au clair, arguments à l’appui, dans cette grande interview à lire absolument.