Ce lundi 30 octobre, les corps de quatre civils gisaient dans leur sang dans le quartier Majengo, au nord de Goma, capitale du Nord-Kivu. Dans le quartier voisin Mabanga, le corps d’un policier lapidé était étalé sur le sol. Les circonstances précises de ces décès n’étaient pas établies dans l’immédiat.
Une manifestation avait été organisée à Goma par le Collectif d’actions de la société civile (Casc), dont le mouvement Lutte pour le changement (Lucha), pour réclamer le départ du président Joseph Kabila avant la fin de l’année. « La résistance contre le régime sanguinaire et prédateur de Kabila a bel et bien commencé », écrit ce mouvement de jeunes indignés sur son compte Twitter.
« Élections 2017 ou transition sans Kabila »
La République démocratique du Congo (RDC) est rongée par une grave crise politique liée au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila dont le mandat a expiré depuis fin décembre 2016. La Constitution lui interdit de se représenter mais la justice l’a autorisé à rester à la tête du pays jusqu’à l’élection de son successeur.
En vertu d’un accord entre la majorité et l’opposition signé fin 2016 sous l’égide de l’Église catholique, les élections auraient dû se tenir avant fin 2017, mais la Commission électorale chargée de l’organiser table désormais sur 2019.
L’ambassadrice américaine aux Nations unies, Nikki Haley, a appelé le 27 octobre à Kinshasa à l’organisation du scrutin en 2018. « On n’est pas dans la logique des élections en 2018. Cela doit être clair pour tout le monde ! Élections 2017 ou transition sans Kabila ! », écrit de son côté Fred Bauma, un des dirigeants de la Lucha.
On n’est pas dans la logique des élections en 2018. Cela doit être claire pour tout le monde! Élections 2017 ou transition sans Kabila! pic.twitter.com/0INi61MZ23
— Fred Bauma (@fredbauma90) October 30, 2017