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Le 5 juillet, le Procureur livrait son réquisitoire et réclamait trois ans de prison et trente millions d’euros d’amende, sans oublier la confiscation de ses biens saisis en France. Le lendemain, 6 juillet, la défense de Teodorín Obiang, le vice-président de Guinée équatoriale, jouait ses dernières cartes : « Le premier crime reproché à Teodorín Obiang est d’être le fils de son père ! », dénonçait-elle. Depuis, les deux camps retiennent leur souffle.
Accusé de « blanchiment d’abus de biens sociaux », de « détournement de fonds publics », d’« abus de confiance » et de « corruption », le fils du président Obiang a paré les coups. Mieux, il a mis la diplomatie de son pays au travail.
Le 15 septembre dernier notamment, Miguel Oyono Ndong Mifumu, l’ambassadeur en France, a rencontré Franck Paris, le « Monsieur Afrique » de l’Élysée, pour déplorer, une nouvelle fois, le caractère « politique » du procès.
« L’évidence crève les yeux », selon les parties civiles
Sera-ce suffisant ? La Cored (Coalition pour la restauration d’un État démocratique en Guinée équatoriale) et Transparency International, représentés par Me Francis Spitzer et Me William Bourdon, espèrent que non.
« Dans cette affaire, il n’y a que des évidences. L’une d’elles est que le prévenu est richissime et que son peuple est majoritairement très pauvre », avait déclaré Me Jean-Pierre Spitzer, avocat de la Cored. « L’évidence crève les yeux : les biens mal acquis ont été mal acquis », avait-il poursuivi.
« C’est une fierté de voir que la France accueille le premier procès d’un cleptocrate qui s’est enrichi au détriment de son peuple », avait renchéri Me Bourdon. Et d’ajouter : « Vous allez rendre une décision qui fera honneur à la France et à vous-même. Elle sera sans doute vilipendée par certains, peut-être même brûlée en place publique, mais elle restera une oeuvre pour l’humanité. Soyez-en fier ! » Réponse du tribunal vendredi 27 octobre.