Afrique du Sud : Zweli Mkhize, le troisième homme dans la course à la présidence de l’ANC

Zweli Mkhize, trésorier du Congrès national africain (ANC) se lance officiellement dans la course à la présidence du parti de Madiba. Sa candidature semble être le seul moyen de garantir l’unité de l’ANC et de lui éviter une défaite lors de la prochaine élection présidentielle.

Zweli Mkhize, en 2011. © Creative Commons / Wikimedia

Zweli Mkhize, en 2011. © Creative Commons / Wikimedia

Publié le 24 octobre 2017 Lecture : 3 minutes.

En décembre, l’ANC – au pouvoir en Afrique du Sud depuis 1994 – doit choisir son nouveau président, et donc futur candidat à la présidence du pays, dans moins de deux ans. Le prochain président sud-africain sera en effet élu par le Parlement, issu des élections générales prévues en 2019.

Face à Cyril Ramaphosa, 64 ans, vice-président sud-africain, syndicaliste reconverti en homme d’affaires, et Nkosazana Dlamini-Zuma, 68 ans, ancienne patronne de l’Union africaine (UA) et ex-épouse du président Jacob Zuma, Zweli Mkhize, âgé de 61 ans fait désormais figure de « troisième homme » dans cette compétition à la présidence.

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Un parti politique affaibli

Depuis plusieurs mois, les scandales à répétitions qui entourent Jacob Zuma, le président sud-africain, entachent l’image du parti et divisent profondément ses membres en deux groupes : d’un côté les partisans de Nkosazana Dlamini-Zuma, et de l’autre les pro-Ramaphosa.

Le chef de l’État est accusé, entre autres, de corruption, de racket, mais aussi de soutenir son ex-femme à la présidentielle afin qu’elle lui assure l’impunité à la fin de son deuxième et dernier mandat à la tête du pays.

Depuis 2009, Jacob Zuma a survécu à cinq motions de défiance déposées à son encontre. À la demande de l’opposition, la dernière motion s’est tenue à bulletin secret, et non à main levé, comme c’est le cas habituellement. Le 8 août dernier, sur les 384 votants, 177 ont voté pour sa destitution, 198 contre et neuf se sont abstenus.

Le parcours du nouveau candidat

Le prochain président de l’ANC aura pour principales missions, d’améliorer l’image publique de son parti et d’y effacer les divisions. Pour l’heure, un seul homme est capable de relever ce défi, Zweli Mkhize, chancelier de l’Université du KwaZulu-Natal et trésorier de l’ANC depuis 2012.

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Né le 2 février 1956, Zweli Mkhize est diplômé en médecine de l’Université du KwaZulu-Natal. Au cours de sa carrière, il a travaillé pour de nombreux hôpitaux sud-africains, tels que l’hôpital McCords de Durban ou encore l’hôpital Themba dans le Transvaal oriental. L’apartheid l’a poussé à l’exil en Suisse, puis au Zimbabwe, de 1986 et 1991. Une période durant laquelle il continue de pratiquer la médecine.

De retour au pays, Mkhize cofonde le Forum régional sur la santé en Afrique du Sud et devient membre du Secrétariat national de la santé de l’ANC jusqu’en 1994.

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Il a également été président du sous-comité national de l’éducation et de la santé de l’ANC et responsable des affaires gouvernementales dans KwaZulu-Natal (2004-2009), Président provincial de l’ANC au KwaZulu-Natal à partir de 2008, puis réélu en 2012, il devient Premier ministre de la province du KwaZulu-Natal en 2009. Poste qu’il quitte en 2013.

L’avenir de l’ANC est en jeu

« Une victoire de l’ex-Mme Zuma mettrait le parti en difficulté en 2019, car elle n’a pas l’appui de l’électorat noir urbain. Et celle de M. Ramaphosa causerait la fuite des fidèles M. Zuma, qu’il inquiète par ses promesses de nettoyer le parti », selon l’analyste politique Stephen Grootes. « Mkhize dit qu’il peut garder la confiance des amis du président et en même temps relancer l’économie et éliminer la corruption. Il est le seul compromis possible (…) il a une chance de l’emporter. »

De nombreux militants du parti sont séduits par les discours de Zweli Mkhize dénonçant le comportement abusif de certaines élites politiques. Devant un auditoire tout acquis à Kasigo, un township de Johannesburg, Zweli Mkhize a lancé que « lorsque les gens critiquent l’ANC, il faut accepter qu’ils ne mentent pas. (…) Ils disent que nous avons des dirigeants qui sont arrogants (…) à nous de leur prouver que nous méritons d’être élus. »

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