Politique

Niger : les combattants de Boko Haram ont jusqu’au 31 décembre pour se rendre

L’annonce a été faite le 15 octobre par le gouverneur de la région de Diffa, située dans le sud-est du Niger et proche du Nigeria. Les Nigériens qui combattent pour le groupe islamiste nigérian Boko Haram ont jusqu’à la fin de l’année pour se repentir.

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Mis à jour le 16 octobre 2017 à 09:00

Un soldat nigérien à Niamey, le 21 février 2010. © REBECCA BLACKWELL/AP/SIPA

Mahamadou Laoualy Dan Dano, le gouverneur de la région nigérienne de Diffa, a lancé cet ultimatum lors de la visite d’un camp d’accueil de repentis nigériens de Boko Haram, le 15 octobre. « Au-delà du 31 décembre 2017, celui qui ne vient pas doit se trouver un autre statut, il ne va plus s’appeler « repenti »», a-t-il déclaré devant les 160 pensionnaires du camp, qui sont tous des combattants Nigériens de Boko Haram qui ont déposé les armes depuis décembre 2016.

« La repentance n’est pas étalée indéfiniment dans le temps, a-t-il averti. Nous avons donné une chance à des Nigériens qui se sont trompés en partant combattre aux côtés de Boko Haram ».

Pour accélérer le rythme de reddition, le gouverneur a évoqué des moyens de communication comme le téléphone, à la disposition des ex-combattants pour qu’ils puissent appeler leurs camarades à se rendre avant la date-butoir.

Réinsertion socio-économique

Le mouvement de reddition a débuté fin décembre 2016 avec une trentaine de combattants nigériens qui s’étaient rendus aux autorités. Début mars 2017, le président Mahamadou Issoufou a souhaité que le rythme s’accélère et que plus de jeunes de Boko Haram « reviennent sur le droit chemin ». « Nous sommes prêts à leur garantir la vie sauve et à créer les conditions de leur réinsertion socio-économique », avait-il assuré.

Boko Haram, qui a pris les armes en 2009 pour imposer sa propre version d’un salafisme radical dans le nord-est du Nigeria, mène depuis huit ans des raids meurtriers et des attentats-suicides dans les quatre pays riverains du lac Tchad. Le groupe islamiste, qui ne dispose pas de base au Niger, a mené ses premières attaques dans ce pays le 6 février 2015.

En août dernier, l’ONU a révélé qu’au moins 540 civils ont été tués, enlevés ou blessés lors d’attaques attribuées à Boko Haram. La région de Diffa abrite plus de 300 000 réfugiés et déplacés, dont des milliers vivent aux dépens d’une population locale déjà très pauvre, selon l’ONU qui demande à la communauté internationale d’accroître son soutien financier pour leur venir en aide.