Les tirs ont commencé à retentir mercredi à proximité de cette ville de 500 000 habitants, séparée de Bujumbura, la capitale du Burundi, par le lac Tanganyika, et située à 120 km au sud de Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu.
Jeudi matin, les combats sont parvenus au coeur de la ville. « Ça tire de partout. On ne sait pas qui contrôle la ville tellement nous ne pouvons quitter nos maisons », a déclaré par téléphone à l’AFP Mgr Sébastien Muyengo, évêque catholique d’Uvira, deuxième ville de la province du Sud-Kivu. « Depuis 5h, les Forces armées de la RDC (FARDC) affrontent les rebelles au niveau du port de Kalundu. Les rebelles attaquent Uvira à partir du lac Tanganyika », a déclaré un habitant dont la maison est située à côté du port.
Des troupes de la Monusco déployées
« L’enjeu pour le moment est de protéger cette ville », a déclaré un responsable de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco). Jeudi matin, la Monusco a annoncé avoir déployé des troupes pour sécuriser Uvira. « Tous les auteurs, en particulier ceux qui parrainent des groupes armés ainsi que ceux qui ont des responsabilités de commandement, seront tenus responsables de violations des droits de l’Homme », a averti le chef de la Monusco, Maman Sidikou.
#RDC La #MONUSCO déploie des troupes pour protéger les civils à #Uvira https://t.co/V5sUvIHSkG pic.twitter.com/zkYp9GVh3W
— MONUSCO (@MONUSCO) September 28, 2017
Chasser Kabila du pouvoir
Dimanche, des combats étaient déjà signalés à une quarantaine de kilomètres d’Uvira dans le territoire voisin de Fizi, a indiqué Mgr Muyengo. Un ancien officier, William Yakutumba, général autoproclamé à la tête d’une milice qui porte son nom, a affirmé lundi dans un enregistrement audio vouloir chasser le président Joseph Kabila du pouvoir. En 2009 déjà, le groupe de William Yakutumba avait déjà été accusé par Kinshasa d’être à l’origine de violents affrontements à l’encontre des forces de l’ordre congolaises dans le Sud-Kivu.
Les Maï-Maï sont des groupes « d’autodéfense » constitués sur une base essentiellement ethnique. Pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), nombre de ces groupes ont été armés par le pouvoir pour lutter contre des combattants ougandais ou rwandais. Mais certains n’ont jamais rendu les armes.