
João Lourenço le jour des élections générales, à Luanda, le 23 août 2017. © Bruno Fonseca/AP/SIPA
José Eduardo dos Santos quitte le devant de la scène après 38 ans de règne et la victoire sans appel, lors des législatives du 23 août, de son parti, le MPLA, au pouvoir depuis l’indépendance en 1975.
« En prenant le poste de président de la République, moi, Joao Manuel Gonçalves Lourenço, jure sur mon honneur de me consacrer pleinement aux fonctions qui m’incombent désormais », a déclaré le général à la retraite, en prêtant serment sur la Constitution à Luanda mardi 26 septembre.
La cérémonie d’investiture du troisième chef de l’État angolais s’est déroulée sur la Place de la République de Luanda, en présence de José Eduardo dos Santos et de plusieurs dirigeants étrangers dont le Rwandais Paul Kagame, l’Ivoirien Alassane Ouattara ou encore l’Équato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema, doyen politique des chefs d’État africains.
Les enfants Dos Santos aux manettes ?
L’arrivée au pouvoir de Joao Lourenço, ancien ministre de la Défense, marque la fin d’un règne sans partage de 38 ans de José Eduardo dos Santos. La fin d’un règne, mais pas forcément la fin d’une ère : le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), solidement installé au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1975, gardera en effet la mainmise sur l’Angola après sa victoire haut la main lors des élections législatives du 23 août, avec 61% des suffrages.
Le nouveau chef de l’État devra également composer avec la famille de l’ex-président, et notamment avec ses enfants. « Lourenço devra négocier avec les enfants de Dos Santos qui ont la mainmise sur les finances angolaises [Isabel dirige la société pétrolière nationale, la Sonangol, José Filomeno le fonds souverain, NDLR] », décryptait ainsi Paula Cristina Roque, chercheuse à l’Institut sud-africain des relations internationales dans une interview accordée à Jeune Afrique.
Joao Lourenço, 63 ans, pur produit de l’ancien parti unique, s’est engagé mardi à « promouvoir la stabilité, le bien-être et le progrès social de tous les Angolais ». La tâche s’annonce ardue. José Eduardo dos Santos, âgé de 75 ans et à la santé fragile, laisse en effet à son dauphin un pays secoué par une grave crise économique, conséquence de la chute des cours du pétrole dont l’Angola est l’un des principaux producteurs en Afrique.
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