« Nous pouvons dire que des centaines de membres de l’ethnie oromo ont été tués (…) et il y a eu aussi des morts côté somali. Nous ne savons pas exactement combien sont morts, cela fait l’objet d’une enquête », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Negeri Lencho.
Ces affrontements ont opposé des membres des ethnies oromo et somali le long de la longue frontière entre leurs régions respectives (est et sud-est). Le président de la région oromo, Lemma Megersa, avait assuré mi-septembre qu’ils avaient donné lieu à des « tueries brutales » et poussé quelque 50 000 personnes à fuir la zone.
Depuis des années, Oromos et Somalis se disputent le contrôle de certaines zones arables situées le long de leur frontière commune. En octobre 2004, un référendum avait été organisé pour résoudre le différend, mais des violences entre les deux groupes avaient rapidement pris le dessus, dès la fin 2004. Depuis, le référendum n’a jamais été pleinement mis en oeuvre.
Une enquête en cours
Le porte-parole du gouvernement a précisé lundi qu’une cellule d’urgence avait été mise sur pied pour répondre aux besoins des déplacés et que des efforts de médiation avaient été entrepris avec les autorités locales. Le porte-parole a ajouté que des unités de la police et de l’armée fédérales avaient été déployées et avaient restauré l’ordre.
Addis Abeba a de nouveau joué la fermeté : le porte-parole a promis des poursuites judiciaires contre les fauteurs de troubles, de même que l’ouverture d’une enquête pour déterminer les responsabilités. « Notre système (fédéral) n’autorise pas des administrateurs de quelque région que ce soit à tuer nos citoyens et à en déplacer d’autres », a déclaré Negeri Lencho.
Deux responsables oromos tués
Le porte-parole a également confirmé que le 11 septembre, deux responsables officiels de la région oromo « avaient été arrêtés par les forces régionales somali et avaient été tués », provoquant la colère des Oromo. Ces derniers ont accusé l’unité spéciale de la police de la région somali, « Liyu », d’être impliquée dans ces violences.
Après ces nouveaux troubles, les États-Unis avaient appelé 19 septembre le gouvernement éthiopien à enquêter sur ces violences meurtrières, après avoir reçu des « informations troublantes au sujet de violences ethniques et du déplacement de personnes à grande échelle ».
Les régions Amhara (nord) et Oromo ont été le théâtre en 2015 et 2016 de longs mois de manifestations antigouvernementales, les plus importantes depuis 25 ans. Leur répression a fait plus de 940 morts.