Côte d’Ivoire : des poursuites engagées contre un leader étudiant après des affrontements à Abidjan

Une manifestation d’étudiants opposés à la hausse des droits d’inscription a dégénéré mercredi à Abidjan. La Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) et le gouvernement se rejettent la responsabilité des violences. Le ministre de l’Éducation nationale a annoncé avoir entamé des poursuites judiciaires contre Fulgence Assi, le secrétaire général de la Fesci.

Fulgence Assi, étudiant en économie, est le secrétaire général de la Fesci. © Facebook

Fulgence Assi, étudiant en économie, est le secrétaire général de la Fesci. © Facebook

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Publié le 14 septembre 2017 Lecture : 3 minutes.

Les vidéos ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Dans l’une d’elles, on voit plusieurs membres des forces de l’ordre frapper un jeune étudiant à terre à coup de matraque. Sur un autre enregistrement, un véhicule de police fonce dangereusement sur la foule pour la disperser.

Tout commence mercredi 13 septembre dans la matinée, quand des étudiants affiliés à la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) se rassemblent aux alentours de la cité universitaire (dite Cité Rouge) de Cocody, à Abidjan. Ils entendent manifester contre la hausse des droits d’inscription des établissements du secondaire, installant des pneus et des obstacles sur la route.

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Rapidement arrivées sur les lieux, les forces de l’ordre reçoivent quelques projectiles avant de disperser le rassemblement à l’aide de gaz lacrymogène, rapporte l’AFP. Selon la Fesci, la police a poursuivi les étudiants jusque dans la Cité Rouge, blessant par balle trois d’entre eux. Une information que le gouvernement refuse pour le moment de confirmer. « Je n’ai pas tous les éléments, mais à l’heure actuelle, je n’en suis pas informé », a expliqué jeudi Bruno Koné, porte-parole du gouvernement.

« Opération de maintien de l’ordre »

« Il ne faut pas surinterpréter ce genre d’événement. Il s’agit d’une opération de maintien de l’ordre. Nous sommes en pleine rentrée scolaire, certains élèves veulent la perturber. Il est normal que la police les déloge avec ses moyens », précise-t-il.

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« Depuis quelques années, les rentrées scolaires sont devenues une période de l’année où la quasi-totalité des chefs d’établissement (publics et privés), à visage découvert où par le canal de certaines associations parallèles, s’adonnent à des pratiques peu recommandées, qui n’honorent pas l’école ivoirienne : escroquerie organisée et rentable », a expliqué la Fesci dans un communiqué qui demande l’interruption des « inscriptions dans tous les établissements coupables et complices de cette pratique » au titre de l’année scolaire 2017-2018.

Poursuites judiciaires engagées contre le secrétaire général de la Fesci

La ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Kandia Camara, a réagi jeudi soir en annonçant des poursuites judiciaires à l’encontre de Fulgence Assi, le secrétaire général du syndicat et « contre tout individu qui pose des actes allant dans le sens de perturber le fonctionnement normal des écoles et des établissements secondaires » à la suite de « casses perpétrées » dans certains établissements.

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Elle impute « la série d’incidents qui se produit depuis quelques jours dans nos établissements secondaires à certains étudiants se réclamant de la Fesci ». Selon la ministre, ces derniers ont manifesté avec « violence » et commis des « voies de faits, aux abords et quelquefois au sein des établissements, par exemple au Collège Moderne de Cocody, sur des sujets qui ne les concernent en rien, à savoir, les droits d’inscription et les cotisations des COGES [Comité de gestion, NDLR] dans les établissements secondaires ».

En février dernier, la Fesci avait déjà lancé un appel à la grève dans les universités pour protester contre plusieurs mesures, dont la mise en place d’une université virtuelle, mais aussi contre les frais d’inscriptions pratiqués par certaines grandes écoles. La fédération avait suspendu son mouvement après avoir obtenu des avancées de la part de la ministre de l’Enseignement supérieur, Ramata Ly-Bakayoko.

« Le ministère s’est engagé à faire respecter le décret affirmant que les grandes écoles ne peuvent pas demander plus de 40 000 francs CFA (60,80 euros) en frais d’inscription », avait alors assuré Fulgence Assi.

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