L’identité du mystérieux prince saoudien dont le convoi a été braqué le 17 août à Paris est désormais connue : il s’agit d’Abdelaziz ben Fahd, selon une source diplomatique confirmée par la police que cite mardi lepoint.fr.
Dimanche soir, le prince quitte le palace George V pour rejoindre son jet privé à l’aéroport du Bourget. Sur le trajet, à la hauteur de la Porte de la Chapelle, un commando de huit hommes cible le premier véhicule de son convoi, un monospace Mercedes Viano.
Après avoir menacé le chauffeur avec une arme, les malfaiteurs prennent le volant du véhicule avec ses trois occupants à bord puis les relâchent un peu plus loin. Leur butin serait de 250 000 euros en petites coupures. Ils se seraient également emparés de bagages à main et de documents "sans importance ni stratégique ni diplomatique", assurait lundi 18 août le quai d’Orsay, selon lemonde.fr.
Le fils préféré du défunt roi parmi ses 89 enfants
Milliardaire à la réputation sulfureuse, Abdelaziz ben Fahd est le neveu du roi actuel Abdallah d’Arabie saoudite, de son ministre de la Défense Salmane ben Abdelaziz al-Saoud, mais il est surtout le fils "préféré" parmi les 89 enfants du roi défunt Fahd ben Abdelaziz al-Saoud, mort le 1er août 2005. Du temps de son règne, ce dernier avait fait de son fils un ministre sans portefeuille, à l’âge de 25 ans. Deux ans plus tard, le jeune prince devenait le président du cabinet du Premier ministre, un poste central dans l’exécutif. Mais Abdelaziz Ben Fahd rend ses fonctions en 2011, alors que les histoires de succession ne cessent de se compliquer dans le royaume.
"Évoluant dans un monde de richesse et de privilège", selon le New York Times, le prince est surtout connu pour ses extravagances et son côté "playboy", d’après France TV info. En 2012, il est lié à une affaire de viol après une nuit de fête à New York, aux États-Unis, alors qu’il séjournait dans le luxueux Plaza Hotel de la ville.
Aujourd’hui âgé de 41 ans, le rentier milliardaire s’est reconverti dans les affaires et tire des dividendes de complexes immobiliers, aux États-Unis et en Europe. Il détient aussi la moitié du capital de la compagnie de télévision saoudienne MBC, qui comprend entre autres la chaîne Al Arabiya.
L’entourage du prince suspecté
L’affaire du braquage intervient alors que le prince héritier et puissant ministre de la Défense Salmane ben Abdelaziz al-Saoud doit justement être reçu à l’Élysée par François Hollande et les grands industriels français de l’armement le 1er septembre. À moins de quinze jours de la visite officielle, l’agression semble gênante pour le chef de l’État. La France aurait fait parvenir un message au roi Abdallah pour lui exprimer ses "regrets" et promettre une enquête discrète et rapide, rapporte Le Monde.
Mais pour Antoine Basbous, dirigeant de l’Observatoire des pays arabes, interrogé par lefigaro.fr, même si l’incident est "regrettable", "ce n’est pas la France qui a commis là un impair". D’après lui, ce n’est pas la relation franco-saoudienne qui pâtira de l’incident, mais sans doute l’entourage du prince, auprès duquel "les braqueurs prenaient vraisemblablement leurs informations. (…) Des confiances ont certainement été accordées à des personnes qui ne les méritaient pas", conclut-il.