"Kabila, posa na yo nanu esili te !", traduisez "Kabila, nous avons encore besoin de vous !" Le mot d’ordre de l’association "Kabila désir", mise en place le 19 août à Bruxelles, ne souffre d’aucune ambigüité. Et son initiateur, Tryphon Kin-Kiey Mulumba, ministre congolais des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies, l’assume : malgré le verrou constitutionnel, Joseph Kabila doit rempiler un nouveau mandat en 2016. À l’en croire, c’est le "souhait de la majorité des Congolais".
"Il y a une envie de Joseph Kabila (…). La RDC a besoin de la stabilité : rien ne se fait sans la durée, sans tenir compte de l’histoire du pays", explique-t-il à Jeune Afrique. "Pourquoi faire partir ce qui marche et le remplacer par quelque chose de pire", ajoute le ministre, paraphrasant, à quelques mots près, l’homme d’affaires Jean-Yves Ollivier, auteur de Ni vu, ni connu, une autobiographie parue en mars sur sa "vie de négociant en politique, de Chirac et Foccart à Mandela".
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"Rien n’est verrouillé"
Membre du bureau politique de la Majorité présidentielle (MP), Tryphon Kin-Kiey Mulumba dit attendre la décision de son regroupement politique, avant de se prononcer sur une levée du verrou constitutionnel. Même si, nuance-t-il aussitôt, "les choses [lui] paraissent déjà évidentes".
À ceux qui estiment que certains articles de la Constitution en vigueur en RDC, à l’instar de l’article 220 qui limite à deux les mandats présidentiels, ne peuvent être modifiés, l’initiateur de "Kabila désir" répond : "Jamais, rien n’est verrouillé ! Même une porte qui a été verrouillée peut toujours être rouverte. Il en est de même de la Constitution, il existe des mécanismes de déverrouillage". Pas sûr que l’opposition congolaise l’entende de cette oreille…
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Par Trésor Kibangula