La porte-parole du département d’État américain Jennifer Psaki a confirmé et complété mardi 26 août ce que des responsables américains avaient révélé la veille et a accusé les Émirats et l’Égypte d’avoir mené ces derniers jours des frappes aériennes en Libye.
Paris, Londres, Berlin et Rome se sont joints à Washington pour condamner dans un communiqué commun les interférences extérieures en Libye, qui exacerbent les divisions. Ils ont dénoncé l’escalade du conflit et ont appelé à la poursuite de la transition démocratique.
Après avoir affirmé dimanche n’avoir mené aucune opération militaire en Libye, l’Égypte a démenti mardi toute implication directe dans ces raids. Les Émirats n’ont quant à eux pas répondu à ces accusations. Les deux pays, alliés dans la lutte contre les islamistes, ont organisé cette année des manœuvres militaires conjointes aux Émirats.
>> Lire aussi : fallait-il renverser Kadhafi ?
Les islamistes en position de force
Ces déclarations sont survenues alors que les islamistes défient le pouvoir reconnu internationalement – qui s’est réfugié à Tobrouk, à 1 600 km à l’est de Tripoli, afin d’échapper aux pressions des groupes armés – et veulent former un gouvernement alternatif après avoir réussi à prendre l’aéroport de Tripoli à leurs adversaires nationalistes. Ils estiment en effet que le nouveau Parlement – élu le 25 juin et à dominante non-islamiste – et le gouvernement ont perdu toute légitimité après avoir appelé à une intervention étrangère pour l’aider à lutter contre les milices. L’Assemblée sortante, le Conseil général national (à dominante islamiste) a chargé une personnalité pro-islamiste, Omar al-Hassi, de former un gouvernement de salut national en l’espace d’une semaine. Le chef du gouvernement provisoire, Abdallah al-Theni, a aussitôt qualifié d’illégales la réunion du CGN et ses décisions.
Fajr Libya se démarque d’Ansar al-Sharia
Souvent accusés de collusion avec les jihadistes, les islamistes de Fajr Libya ont pris leurs distances avec le groupe Ansar al-Sharia qui rejette la démocratie comme modèle de gouvernement et souhaite appliquer la loi islamique dans le pays. Ansar al-Sharia, groupe classé terroriste par les États-Unis, contrôle 80% de Benghazi, où il résiste à une offensive déclenchée contre lui par le général dissident Khalifa Haftar.
Fajr Libya a affirmé dans un communiqué respecter la Constitution et l’alternance pacifique du pouvoir, après avoir été invité par Ansar al-Sharia à rejoindre ses rangs. Plus encore, il a proposé de collaborer avec les forces de sécurité pour sécuriser Tripoli et protéger les ressortissants étrangers.
Ansar al-Sharia et Fajr Libya ont tous deux été qualifiés ce week-end de terroristes par le Parlement élu qui a annoncé son intention de renforcer l’armée pour les éradiquer.
(Avec AFP)