Crise du Golfe : Erdogan en tournée pour apaiser les tensions

Le président turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé dimanche à Jeddah, dans l’ouest de l’Arabie saoudite, première étape d’une tournée dans le Golfe pour tenter de déminer les tensions entre le Qatar et quatre pays arabes qui l’accusent de soutenir des extrémistes islamistes.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d’un déplacement entre Ankara et Istanbul, le 15 juillet 2017. © KAYHAN OZER / AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d’un déplacement entre Ankara et Istanbul, le 15 juillet 2017. © KAYHAN OZER / AFP

Publié le 23 juillet 2017 Lecture : 3 minutes.

Le chef de l’Etat turc, dont l’arrivée a été annoncée par l’agence officielle saoudienne SPA, entend offrir ses bons offices dans cette dispute sans précédent, bien qu’il soit perçu comme favorable au Qatar.

Il doit être reçu à Jeddah par le roi Salmane avant de se rendre au Koweït dans la soirée, puis au Qatar lundi.

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« Il n’est dans l’intérêt de personne que cette crise se prolonge davantage », a déclaré M. Erdogan lors d’une conférence de presse à Istanbul avant de prendre l’avion pour l’Arabie saoudite. « Le monde musulman a besoin de coopération et de solidarité, pas de nouvelles divisions. »

L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte ont rompu le 5 juin avec le Qatar, qu’ils accusent de soutenir « le terrorisme » et de se rapprocher de l’Iran, rival régional du royaume saoudien.

Le déplacement de M. Erdogan survient au surlendemain d’une offre de dialogue faite par l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, qui a toutefois rejeté tout « diktat ».

Cette crise régionale aiguë a placé la Turquie dans une position inconfortable : Ankara entretient des rapports étroits avec Doha, mais M. Erdogan s’est également efforcé ces dernières années de développer les liens avec la monarchie saoudienne.

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« Dès les premiers moments de la crise du Qatar, nous avons été du côté de la paix, de la stabilité, de la solidarité et du dialogue. Nous avons fait les propositions nécessaires aux parties, et continuons de le faire », a déclaré M. Erdogan.

« Rôle important » de Ryad

Le président turc a également indiqué qu’il soutenait la médiation de l’émir de Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, appelant les autres pays de la région et la communauté internationale à apporter un « soutien fort » aux efforts de son « frère ».

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Ankara tente de jouer un rôle de médiateur entre les différentes parties, mais sa prise de position sans ambiguïté en faveur de Doha a réduit sa marge de manœuvre, estiment nombre d’analystes.

La Turquie est une proche alliée du Qatar, avec lequel les relations se sont fortement développées ces dernières années, sur les plans économique, diplomatique et sécuritaire. Ankara dispose notamment d’une base militaire dans l’émirat gazier.

Autre signe de leur proximité, la Turquie a envoyé plusieurs cargaisons de denrées alimentaires par voie aérienne et maritime au Qatar depuis le début de la crise.

Mais Ankara entretient parallèlement de bons rapports avec l’Arabie saoudite, poids lourd des monarchies du Golfe.

M. Erdogan a d’ailleurs souligné samedi que le roi d’Arabie saoudite, Salmane, avait un « rôle important » à jouer en tant que « doyen de la région ».

Le chef de l’Etat turc a également loué le « bon sens » dont a fait preuve selon lui l’émir du Qatar depuis le début de la crise.

D’après l’agence de presse progouvernementale turque Anadolu, M. Erdogan doit déjeuner dimanche avec le roi Salmane avant un entretien dans l’après-midi. Il sera reçu au Koweït par l’émir Al-Sabah dans la soirée.

Lundi, il sera reçu par cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani au Qatar, où l’accueil devrait être particulièrement chaleureux en raison du soutien affiché par M. Erdogan à Doha.

La tournée du président turc coïncide avec une visite à Koweït de la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

Celle-ci s’est entretenue dimanche avec les principaux dirigeants koweïtiens. Elle avait exprimé le 7 juillet le soutien de l’Union européenne à la médiation du Koweït dans la crise du Golfe en recevant à Bruxelles un haut responsable koweïtien.

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