Politique

Éthiopie : Hailé Sélassié 1er, le « Négus » déchu, idole des Rastas

De 1930 à 1974, Hailé Sélassié 1er, le dernier empereur d’Éthiopie, a régné sur l’ancien royaume d’Abyssinie. Réputé pour sa poigne de fer, Ras Tafari, de son vrai nom, a conquis le mouvement des rastas qui l’ont érigé en Messie. Portrait interactif.

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Mis à jour le 28 août 2014 à 11:34

Le « roi des rois », Hailé Sélassié 1er, dernier empereur d’Éthiopie. © AFP

Des yeux noirs perçants sous d’épais sourcils froncés, un nez aquilin, le sourire effacé, caché sous une barbe épaisse, sur les clichés officiels en noir et blanc, nul ne peut ignorer le charisme du "Négus" malgré son apparence chétive. En cinquante années de règne, Hailé Sélassié 1er, ou Ras Tafari Makonnen, "celui qui est craint", a instauré un régime progressiste pour les uns, une monarchie tyrannique pour les autres. De son couronnement en 1930 à sa déposition par le Derg militaire en 1974, le "roi des rois" a tour à tour fasciné, déplu ou déçu son peuple.

En Éthiopie, le magnétisme dont il jouissait s’est peu à peu évaporé au profit d’un autre homme fort, le défunt Premier ministre Mélès Zenawi. Mais les adeptes du rastafarisme continuent d’ériger le "Négus" en Messie, quarante années après sa chute le 12 septembre 1974. Retour sur le règne du dernier empereur de l’ancienne Abyssinie.

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Pour accompagner votre lecture, Jeune Afrique a sélectionné 13 titres de reggae, soit près d’une heure de musique, où les artistes, de Bob Marley à Khari Kill, en passant par Ras Shiloh, rendent un vibrant hommage à Hailé Sélassié 1er, le "descendant légitime de la Terre" selon le mouvement messianique du rastafarisme.

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Emeline Wuilbercq