Fondateur de l’hebdomadaire privé Le Courrier, Ali Soumana est connu pour ses critiques envers le régime. Il a été écroué lundi après plusieurs jours de garde à vue, pour « soustraction frauduleuse d’une pièce » relative à l’affaire Africard, une bataille judiciaire opposant depuis 2012 le Niger et une société libanaise.
Une incarcération contraire à une loi de 2010, qui prévoit un remplacement des peines d’emprisonnement de journalistes pour des délits de presse par des amendes pécuniaires, selon les associations de journalistes qui remettent en cause l’incarcération de leur confrère.
« Soutien ferme »
La Maison de la presse « proteste contre le non-respect de cette loi du 4 juin 2010 et apporte son soutien ferme » à Ali Soumana, souligne un communiqué de l’organisme qui regroupe la vingtaine d’associations et ONG du secteur de la presse, dont l’Association nigérienne des éditeurs de la presse indépendante, dont est membre Le Courrier. « La Maison de la presse s’insurge contre toute violation des textes régissant le métier de journaliste au Niger », insiste le communiqué. Le collectif « s’inquiète » également « des harcèlements et des pressions exercées sur les journalistes dans le cadre de leur travail ».
Un an plus tôt, en juin 2016, Ali Soumana et Moussa Dodo, directeur du Courrier, avaient été écroués dix jours puis condamnés à trois mois de prison avec sursis. Ils avaient publié des documents relatifs à des fraudes à un concours pour devenir fonctionnaire, impliquant d’importantes personnalités.