Le 26 août, son nom était encore inconnu du grand public. Même Manuel Valls, venu présenter sa nouvelle équipe au journal télévisé du soir, a eu du mal à le prononcer correctement : "Myriam El Ka… oui", a-t-il bredouillé. Myriam El Khomri était jusqu’ici adjointe au maire de Paris. La voici secrétaire d’État chargée de la Politique de la ville en remplacement de Najat Vallaud-Belkacem, propulsée pour sa part ministre de l’Éducation nationale.
"NVB", on ne la présente plus : c’est une étoile montante de la politique française. Fidèle parmi les fidèles de François Hollande, elle fut tour à tour depuis l’élection de 2012 porte-parole du gouvernement, ministre des Droits des femmes, puis ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.
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Méritocratie républicaine
Entre elles, les points communs sont nombreux. Elles ont le même âge – 36 ans – et sont l’une et l’autre natives du Maroc : Rabat pour Myriam El Khomri, qui a ensuite vécu à Tanger avant de débarquer en France à l’âge de 9 ans ; Beni Chiker, dans le Rif, pour NVB, dont la famille s’installera de l’autre côté de la Méditerranée alors qu’elle avait 5 ans. Issues de milieux modestes, elles sont de purs produits de la méritocratie républicaine.
Diplômées en droit (à la Sorbonne pour Myriam El Khomri ; à l’université de Picardie pour NVB, qui fera ensuite Sciences-Po Paris), elles adhèrent au Parti socialiste après le cataclysme du 21 avril 2002 et l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle.
Depuis douze ans, elles ont donc gravi à vitesse grand V tous les échelons qui mènent au sommet. Certains ne renoncent pas à les présenter comme de purs produits de marketing politique ? Peu importe, leurs CV parlent pour elles.
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