Zimbabwe : libéré sous caution, l’opposant anti-Mugabe Evan Mawarire appelle tous les citoyens à se mobiliser

L’opposant politique zimbabwéen Evan Mawarire a été remis en liberté après le versement d’une caution, mercredi 28 juin. Il avait été arrêté deux jours auparavant pour avoir participé à une manifestation d’étudiants en médecine en grève. Dès sa sortie de prison, il a appelé à un rassemblement ce jeudi 29 juin à Harare.

Evan Mawarire est à l’origine de la campagne #This Flag, qui prend pour symbole le drapeau du Zimbabwe pour critiquer le régime Mugabe © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA

Evan Mawarire est à l’origine de la campagne #This Flag, qui prend pour symbole le drapeau du Zimbabwe pour critiquer le régime Mugabe © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA

Publié le 29 juin 2017 Lecture : 2 minutes.

La justice zimbabwéenne a ordonné hier la libération d’Evan Mawarire. Le pasteur, opposant anti-Mugabe, a dû s’acquitter d’une caution de 200 dollars (175 euros) et le juge Rumbidzai Mugwagwa, qui a prononcé le jugement, a également ordonné la confiscation de son passeport. Evan Mawarire devra également pointer chaque vendredi auprès des services de police.

Un étudiant, arrêté en même temps que lui lundi 26 juin en marge d’une manifestation à Harare d’étudiants en médecine en grève, a également été remis en liberté sous le même régime.

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Appel à rassemblement à Harare

Les étudiants manifestaient sur le campus de l’université de Harare contre le doublement de leurs frais de scolarisation, qui doivent passer de 400 à 900 dollars. « C’était une manifestation pacifique contre cette augmentation qui intervient à deux semaines de leurs examens », expliquait alors Allister Pfunde, président de l’association nationale des étudiants du Zimbabwe. « La majorité de ces étudiants ne peut se payer de logement décent et de vrais repas, mais les autorités trouvent toujours cela correct d’alourdir leur fardeau. »

Dans une vidéo publié sur son compte Twitter après sa remise en liberté, Evan Mawarire explique avoir été inculpé pour « conduite inappropriée ». Charge sur laquelle il devra s’expliquer devant la justice lors d’une audience fixée le 19 juillet prochain. Il appelle également « tous les citoyens à se rassembler ce 29 juin » dans un jardin public d’Harere, avec un mot d’ordre : « Que fait-on pour réparer ce pays ? »

Relancer la campagne #ThisFlag

Un appel qui semble indiquer qu’Evan Mawarire entend désormais relancer une nouvelle campagne de mobilisation anti-Mugabe sur les réseaux sociaux et dans la rue zimbabwéenne. Le pasteur, qui se présente comme apolitique, s’était fait connaître en 2016 avec la campagne « #ThisFlag » (« #CeDrapeau ») lancée sur les réseaux sociaux. Sur ses vidéos, il apparaissait avec le drapeau du Zimbabwe en écharpe pour lancer de violentes diatribes dénonçant le régime du président Robert Mugabe, âgé de 93 ans. Les vidéos avaient alors provoqué une vague de grèves et de manifestations qui avait été violemment réprimée.

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La confiscation de son passeport, ordonnée par le juge comme condition de sa libération, interdit au pasteur Evan Mawarire de fuir à nouveau en exil. En 2016, il avait quitté le Zimbabwe pour se réfugier en Afrique du Sud, pour ne rentrer à Harare que le 1er février dernier. Il avait alors été arrêté dès sa descente d’avion.

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