Si l’opération "Sokola" (nettoyer, en lingala) se poursuit dans l’est de la RDC contre les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), aucune action militaire n’a été engagée depuis début juillet contre les éléments rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Une décision des pays de la région qui ont accordé à ces derniers six mois pour se rendre.
Mais sur le terrain, après une timide reddition constatée fin mai (environ 200 combattants s’étaient rendus au Nord et au Sud-Kivu), les dirigeants des FDLR font monter les enchères. Ils refusent d’envoyer les éléments dans le camp de regroupement mis en place par le gouvernement congolais à Kisangani, dans le nord-est de la RDC. "Tout le monde parle de la reddition, mais il n’en est pas question. Nous avons décidé de transformer notre lutte armée en lutte politique. C’est pourquoi avant de désarmer, nous devons avoir des garanties que la communauté internationale parviendra à convaincre le Rwanda d’accepter d’ouvrir un dialogue inter-rwandais", explique à Jeune Afrique La Forge Fils Bazeye, porte-parole des FDLR. Un dialogue inconcevable pour Kigali.
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Du côté de la Monusco, "l’option militaire est toujours sur la table", selon Charles Antoine Bambara, responsable de l’information publique de la mission onusienne en RDC. "Si les FDLR ne désarment pas dans six mois, la force sera utilisée", soutient-il. En attendant, la Monusco, qui n’a "pas le mandat de faciliter le dialogue entre les autorités rwandaises et les FDLR", est "déterminée à accompagner l’effort de Saïd Djinnit [nouveau représentant du secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, NDRL] et de toute son équipe pour que ce dialogue – s’il est souhaité – puisse avoir lieu", ajoute Charles Antoine Bambara.
>> Vidéo – Charles Antoine Bambara : "Si les FDLR ne sont pas désarmés dans six mois, la force militaire sera utilisée" <<
"Îlots de stabilité"
Concernant les territoires anciennement occupés par le Mouvement de 23-Mars (M23) et par les autres groupes armés et milices nationaux ou étrangers, la Monusco compte en faire des "îlots de stabilité".
"Car très souvent, commente Charles Antoine Bambara, le vide laissé après la débandade de certains groupes armés est utilisé par d’autres pour revenir et occuper les lieux. Mais désormais, dans les territoires libérés, nous essayons de pérenniser la paix, en déployant notamment la police et le staff civil de la Monusco pour tenter de relancer les activités. Parfois, si c’est nécessaire, nous reconstruisons les centres de santé, les écoles, des commissariats de police pour que la paix soit réelle".
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Par Trésor Kibangula