Sénégal : les promesses économiques du nouveau code de la presse

Les innovations économiques contenues dans le nouveau code de la presse adopté le 20 juin par le Parlement sénégalais devraient, en principe, contribuer à l’émergence d’entreprises médiatiques viables.

Des journaux en vente au Nigeria. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Des journaux en vente au Nigeria. © Sunday Alamba/AP/SIPA

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Publié le 22 juin 2017 Lecture : 1 minute.

Le nouveau code de la presse, pour l’adoption duquel les journalistes sénégalais et une partie de la société civile se battaient depuis 2010, a finalement reçu l’onction de la représentation nationale, dans l’après-midi du mardi 20 juin. Si le nouveau texte comporte des dispositions qui sont loin de rassurer la corporation, il inclut aussi des innovations jugées importantes, sur le plan économique, dans le fonctionnement des médias locaux, dont l’écrasante majorité peine à maintenir un équilibre financier.

Ainsi la notion d’ « entreprise de presse », qui fait son entrée dans le nouveau code en lieu et place d’ « organe de presse », aura des implications décisives en termes d’organisation, de fonctionnement, etc. des médias.

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« Dans l’ancienne loi 96-04, la notion d’organe de presse impliquait un régime particulier quant à son organisation et son fonctionnement », explique à Jeune Afrique Bakary Domingo Mané, dirigeant de la Coordination des associations de la presse (CAP). « Avec cette nouvelle loi, l’entreprise de presse sera désormais soumise aux mêmes traitements que n’importe quelle autre entreprise économique, avec ses avantages et inconvénients. »

Un fonds d’appui à la presse

Autre innovation, la traditionnelle aide à la presse, trop souvent objet de polémiques et de contestations, devrait céder sa place à un fonds d’appui et de développement de la presse, alimenté à hauteur de plusieurs milliards de F CFA par le gouvernement.

Selon le coordonnateur de la CAP, ce fonds devrait permettre de restructurer les entreprises médiatiques, de financer certains de leurs investissements, de leur donner la possibilité de contracter des prêts auprès d’établissements bancaires, etc. « Cela permettra, par exemple, à une entreprise comme l’Agence de presse sénégalaise (APS), de pouvoir bénéficier de ressources compensant celles que rechignent, généralement, à lui verser les médias utilisateurs de ses dépêches. »

De même, les médias dits communautaires, les radios en l’occurrence, pourront bénéficier des concours du Fonds. Mais de l’avis des différents syndicats professionnels, la renégociation et la mise à jour de la convention collective de la profession, datant de plus trois décennies, reste une urgence.

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