Le Pierre Buyoya qu’on a vu à Paris le 4 septembre avait une bien étrange façon de parler. Évoquant son "ambition" pour le secrétariat général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), il s’est un peu "lâché", au grand plaisir des journalistes accourus en nombre dans le grand hôtel où il lançait sa campagne. Ton offensif, verbe musclé, loin de l’habituelle retenue du diplomate arpentant l’Afrique depuis dix ans comme observateur ou médiateur.
Pierre Buyoya : "Il faut mettre l’accent sur la dimension économique de l’OIF" by Jeune Afrique
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"Le plus important n’est pas comment on est arrivé au pouvoir, mais comment on l’a quitté", se défend l’ex-homme fort de Bujumbura lorsqu’on lui rappelle ses deux coups d’État, en 1987 et 1996. Avec cet accent si caractéristique des francophones de l’ancienne colonie belge du Ruanda-Urundi, ce militaire formé dans les écoles de guerre allemande (à Hambourg) et française (Saint-Cyr) veut croire que son passé ne constitue pas un handicap.
Au contraire, son expérience de bâtisseur du Burundi moderne est un atout qu’il mettra à profit pour conquérir le poste brigué, assure-t-il. Très discret sur les soutiens dont il dit bénéficier hors de son propre pays, Buyoya apparaît pour l’instant comme un candidat solitaire. Verdict fin novembre à Dakar.