
Une voiture de la police tunisienne à Sousse. © Darko Vojinovic/AP/SIPA
Un responsable sécuritaire tunisien a été arrêté dans la nuit de lundi à mardi pour ses liens présumés avec l’homme d’affaires Chafik Jarraya, récemment interpellé dans le cadre d’un coup de filet anticorruption.
Ils sont maintenant onze à avoir été interpellés en une semaine pour des soupçons de corruption. « Un mandat de dépôt a été émis à l’encontre du directeur général de la sûreté touristique, également ex-directeur de l’unité de lutte contre le terrorisme » au poste de police de Gorjani, près de Tunis, a expliqué un haut responsable gouvernemental. Il est désormais à la disposition du juge d’instruction militaire chargé du dossier de Chafik Jarraya.
Opération mains propres en Tunisie
L’arrestation de Chafik Jarraya le 23 mai a marqué le lancement d’un vaste coup de filet anticorruption par le gouvernement de Youssef Chahed. Le même jour, Néjib Ben Ismail, Ridha Ayari et Yassine Chennoufi hommes d’affaires et responsables présumés de réseaux de contrebande ont été arrêtés avant que trois autres ne suivent quelques jours plus tard.
Placées en résidence surveillée, ces personnes sont aussi accusées de « financement de mouvements de protestation » dans diverses régions, y compris celle de Tataouine (sud), théâtre la semaine passée de heurts ayant entraîné le décès d’un jeune manifestant, écrasé par un véhicule de gendarmerie.
Vendredi dernier, la commission chargée de la confiscation de biens au profit de l’État a par ailleurs annoncé avoir saisi les biens et gelé les avoirs de huit hommes d’affaires, dont Chafik Jarraya, pour des profits réalisés « de manière illégale ».
La corruption, véritable fléau pour la Tunisie
Cette opération « mains propres » présente une ampleur inédite depuis la chute de dictature en 2011 . Placées en résidence surveillée, ces personnes sont aussi accusées de « financement de mouvements de protestation » dans diverses régions, y compris celle de Tataouine (sud), théâtre la semaine passée de heurts ayant entraîné le décès d’un jeune manifestant, écrasé par un véhicule de gendarmerie.
Si la révolution a en grande partie été motivée par le népotisme du régime de Zine El Abidine Ben Ali, la corruption reste un fléau en Tunisie. Elle est perçue comme un frein à la relance économique de l’unique rescapé du Printemps arabe.
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