La Côte d’Ivoire face au phénomène persistant des grossesses à l’école

Plus de 4 000 cas de grossesses précoces en milieu scolaire ont été enregistrés en 2017 en Côte d’Ivoire, a annoncé mardi le ministère de l’Éducation nationale, qui déplore un « fléau préoccupant et persistant ».

La ministre ivoirienne de l’Éducation, Kandia Camara, veut rendre obligatoires et gratuits les cours du mercredi matin. © Global Partnership for Education – GPE ./ Flickr creative commons

La ministre ivoirienne de l’Éducation, Kandia Camara, veut rendre obligatoires et gratuits les cours du mercredi matin. © Global Partnership for Education – GPE ./ Flickr creative commons

Publié le 23 mai 2017 Lecture : 1 minute.

L’année scolaire 2016-2017 révèle 4 471 cas de grossesse, selon les chiffres communiqués mardi 23 mai par la Direction stratégique, de la planification et des statistiques du ministère ivoirien de l’Éducation nationale. Dans le détail, 1 153 filles âgées de 9 à 14 ans, 2 393 de 15 à 18 ans, et 920 jeunes femmes de plus de 19 ans sont tombées enceintes au cours de cette période, précise le rapport intitulé « Statistiques scolaires de poche 2016-2017 ».

Le rapport a révélé 404 grossesses dans l’enseignement primaire en 2015-2016 contre 512 en 2014-2015. Par ailleurs, 51 cas de grossesse ont été dénombrés chez les moins de 12 ans.

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Ces chiffres, bien qu’importants, sont en baisse par rapport à l’année scolaire 2014-2015 où 5 992 cas de grossesses avaient été répertoriés dans les établissements d’enseignement primaire et secondaire du pays, et par rapport à 2013-14, l’on comptait 6 800 cas.

Le gouvernement ivoirien a élevé au rang de priorité la scolarisation des filles, qui s’élevait en 2017 à 55,8% dans le primaire, contre 67,1% chez les garçons. Dans le secondaire, le taux de scolarisation des filles se monte à seulement 24,6%, contre 33,1% chez les garçons.

« Notes sexuellement transmissibles » et déscolarisation des filles

Les grossesses précoces engendrent presque systématiquement la déscolarisation pour la jeune fille.

La ministre de l’Éducation, Kandia Camara, qui mène depuis 2013 une lutte farouche contre ce phénomène, n’a pas hésité à pointer du doigt les enseignants, menaçant de punir et radier sévèrement les auteurs de grossesses en milieu scolaire.

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Certains enseignants n’hésitent pas à profiter de leur autorité ou à monnayer des notes contre des services sexuels, une pratique surnommée les « NST », les « notes sexuellement transmissibles » en allusion aux MST, les maladies sexuellement transmissibles.

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