Selon les déclarations du ministre congolais de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, en visite ce jeudi 18 mai à la prison de Makala, une commission d’enquête a été mise en place. La veille, suite à une attaque, cette prison avait été le théâtre d’une évasion massive. Si le nombre officiel de détenus en fuite reste encore indéterminé, on estime qu’ils seraient plusieurs milliers à s’être évadés pendant les événements.
« Les dégâts sont importants, mais les dossiers des détenus sont intacts », a assuré Alexis Thambwe Mwamba. Plus tôt, dans un communiqué, la police congolaise a appelé la population de Kinshasa à dénoncer la présence éventuelle dans leur voisinage de détenus évadés.
Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a de son côté accusé les adeptes de Bundu Dia Kongo (BDK, « Royaume du Kongo » en kikongo), un mouvement politico-religieux sécessionniste, d’être les auteurs de l’attaque. D’après lui, les assaillants sont parvenus à faire « évader une cinquantaine de prisonniers dont leur gourou, Ne Muanda Nsemi ».
Le 17 mai, une date symbolique
Député de Kinshasa, Ne Muanda Nsemi est accusé d’une série d’attaques contre des symboles et des représentants de l’État entre janvier et février 2016. Il a été arrêté début mars à Kinshasa.
Ne Muanda Nsemi avait appelé auparavant à un soulèvement contre le président Joseph Kabila après une tentative avortée de rapprochement avec le chef de l’État, fin 2016. Son évasion a eu lieu à une date symbolique, le 17 mai, jour marquant cette année le 20e anniversaire de la chute du dictateur Mobutu Sese Seko et l’avènement de Laurent-Désiré Kabila, père de Joseph.
Bundu Dia Kongo prône la restauration du royaume Kongo, qui a connu son apogée au XVIe siècle et dont l’autorité s’étendait sur l’actuel Kongo-central et des territoires aujourd’hui en Angola, au Congo-Brazzaville et au Gabon. En 2008, la secte avait été visée par une violente opération militaire, après avoir mené une série d’attaques contre des agents de l’État et avoir appelé la population locale à chasser de la province les « non-originaires ».