Une centaine de migrants d’Afrique subsaharienne ont franchi la haute barrière qui sépare l’enclave sous administration espagnole de Melilla du Maroc ce 9 mai au matin, a fait savoir l’AFP. 200 autres environ sont restés du côté marocain. Le défi est de taille : l’AFP rappelle que les deux clôtures extérieures font plus de six mètres de haut et comptent par endroits des barbelés et lames tranchantes.
Trois gardes civils ont été légèrement blessés, après avoir reçu des coups ou chuté, et l’un d’eux a été heurté par un crochet utilisé par les migrants pour escalader la barrière, a expliqué la préfecture de Melilla dans une déclaration écrite, accusant les migrants d’avoir « lancé des pierres contre les agents » et endommagé plusieurs véhicules de la Garde civile. La Croix-Rouge a de son côté soigné trois migrants « avec des blessures légères (…), contusions et petites coupures », a précisé un porte-parole de l’ONG à Melilla.
Depuis le début de l’année, l’autre enclave sous administration espagnole au Maroc, Ceuta, a été visée par plusieurs tentatives d’entrées massives de migrants africains. En février, 850 sont parvenus à passer en seulement quatre jours.
Ces vagues d’entrées massives coïncident avec une période de tensions entre le Maroc et l’Union européenne sur l’interprétation d’un accord de libre-échange qui a amené Rabat à menacer à demi-mot de relâcher ses contrôles migratoires.