Accusé de porter atteinte à l’honneur de la Société financière des caoutchoucs (Socfin), le directeur de Greenpeace France a été mis en examen, mercredi 3 mai, par le tribunal de grande instance de Paris, suite à un rapport de l’ONG publié en février 2016 et intitulé « Menaces sur les forêts africaines : enquête sur les investissements du groupe Bolloré et de son partenaire belge Huber Fabri ».
Dans son rapport, l’ONG avait accusé la Socfin, qui exploite 50 000 hectares d’hévéas et 80 000 hectares de palmiers à huile dans huit pays africains, de faire peser une menace sur les forêts tropicales en refusant de s’engager dans une politique « zéro déforestation ». Greenpeace avait aussi interpellé le groupe Bolloré, qui détient plus de 38% du capital de la Socfin.
Politique « zéro déforestation »
Fin 2016, après la publication du rapport, la Socfin avait officiellement pris des engagements pour mener une politique « zéro déforestation ». Une décision saluée par Greenpeace.
Contactée par Jeune Afrique, l’ONG s’est dit « surprise » par cette plainte, déposée avant l’annonce « zéro déforestation » de la Socfin. « Dès que la Socfin nous a montré ses engagements, nous avons suspendu notre campagne publique et publié son droit de réponse », a déclaré une porte-parole de l’organisation qui dénonce « une tentative de bâillonnement ». Et d’ajouter : « À ce jour, nous n’avons aucune preuve que des actions ont été engagées ».
Contactée par téléphone, la Socfin n’a pas souhaité faire de commentaire à ce stade.