Le manque de carburant a débuté fin mars dans la capitale économique, Bata, sur la partie continentale avant de toucher ce lundi 3 avril la ville de Malabo.
« Il n’y a pas de carburant, cela fait une semaine que je ne peux pas circuler », confirme Rodrigo, chauffeur de taxi à Bata, à l’AFP.
Dans la capitale, relate l’agence de presse, les voitures s’alignent en longues files d’attente devant les stations service, aux côtés de piétons venus s’approvisionner avec des bidons.
L’entreprise française Total, principal fournisseur du carburant en Guinée équatoriale, n’a pas communiqué sur la pénurie. Pas plus que les autorités guinéennes.
« Total réduit souvent la quantité de carburant quand le gouvernement lui doit de l’argent », indique simplement Ernesto Ondo, ancien responsable technique chez Total Malabo, à l’AFP.
Un pays exportateur d’hydrocarbures
Mais selon une source proche du dossier qui a préféré garder l’anonymat, ce serait en réalité le principal concurrent du pétrolier français sur place, la compagnie nationale Gepetrol, qui serait en rupture d’essence depuis environ deux semaines.
Depuis la précédente crise des carburants en 2013, la population, qui craint les pénuries, a tendance à surconsommer et à faire des pleins d’essence de précaution dès que le carburant vient à manquer. Ce qui aurait pour effet d’aggraver la situation, comme dans le cas présent.
Chez Total, on se veut rassurant : seul un bateau d’approvisionnement de la compagnie aurait accusé un retard de trois jours.
« Depuis quatre jours, les sorties de dépôts pétroliers ont été contingentées pour réguler la consommation », nous explique une porte-parole de la compagnie pétrolière française.
« La situation du dépôt pétrolier de Bata a été régularisée hier, poursuit-elle. Le deuxième dépôt pétrolier de Total dans le pays, situé à Malabo, devrait être rétabli aujourd’hui ».
La Guinée équatoriale, pays d’environ un million d’habitants, dépend très largement des hydrocarbures pour ses exportations.
Le pays d’Afrique centrale affiche des ventes annuelles de pétrole de 10,5 milliards de dollars, ce qui représente 95% des exportations du pays, vers la Chine, l’Inde, le Japon ou encore la Corée du Sud.