Afrique du Sud : le limogeage du ministre des Finances Pravin Gordhan déjà acté ?

Un membre de la coalition gouvernementale a confirmé à la presse ce jeudi que le président sud-africain Jacob Zuma comptait procéder à un remaniement gouvernemental. Avec comme conséquence, notamment, l’éviction de son actuel ministre des Finances, Pravin Gordhan.

Le ministre des Finances, Pravin Gordhan, au Parlement sud-africain en 2010 © Nic Bothma/AP/SIPA

Le ministre des Finances, Pravin Gordhan, au Parlement sud-africain en 2010 © Nic Bothma/AP/SIPA

Publié le 30 mars 2017 Lecture : 1 minute.

« Le président nous a informés de son intention de procéder à un remaniement ministériel pour remplacer le ministre et le vice-ministre des Finances », a déclaré jeudi 30 mars à la presse un chef du parti communiste sud-africain (SACP), Solly Mapaila.

« Nous lui avons fait part de notre objection à un tel remaniement », a t-il ajouté. Le SACP est membre de la coalition au pouvoir dirigée par le Congrès national africain (ANC).

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Le ministre sommé de rentrer

Voilà depuis plusieurs mois que Jacob Zuma, mis en cause dans une litanie de scandales de corruption, et le ministre des Finances Pravin Gordhan, s’opposent publiquement sur la bonne gestion des deniers publics.

Dernier indice en date d’un limogeage à venir : la décision de Jacob Zuma lundi 27 mars d’interrompre la tournée de promotion de son ministre à l’étranger en lui intimant l’ordre de rentrer en urgence en Afrique du Sud.

Lutte intestine à l’ANC

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Mais plus qu’une querelle entre deux hommes, la bataille engagée autour du sort de Pravin Gordhan révèle les fractures politiques apparues au sein de l’ANC, au pouvoir depuis la fin officielle de l’apartheid dans ce pays en 1994.

Le parti de Nelson Mandela est écartelé entre les partisans de Jacob Zuma, lequel a réaffirmé récemment sa volonté de procéder à une « transformation radicale » de l’économie en faveur de la majorité noire, et une aile modérée incarnée par Pravin Gordhan et l’actuel vice-président Cyril Ramaphosa.

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Ces divergences se nourrissent de la course à la succession de Jacob Zuma, qui doit quitter la présidence de l’ANC en décembre prochain dans la perspective des élections générales de 2019.

Le chef de l’État soutient son ex-épouse Nkosazana Dlamini-Zuma face à l’autre favori, Cyril Ramaphosa.

L’affrontement entre les deux camps s’est encore manifesté ce mercredi 29 mars lors des obsèques d’une figure historique de l’ANC hostile au président : Ahmed Kathrada. Jacob Zuma n’y a pas assisté, à la demande de la famille du défunt.

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