Le cours du cacao a chuté de plus de 30% depuis le mois d’octobre, avec des conséquences importantes pour la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial. À l’occasion d’une visite des représentants du FMI en Afrique de l’Ouest, le gouvernement compte solliciter le fonds pour obtenir un soutien financier supplémentaire.
« Avec la chute des cours du cacao, nous avons de nouvelles contraintes budgétaires », a expliqué dimanche 26 mars le porte-parole du gouvernement Bruno Koné aux journalistes de Bloomberg.
Le déficit budgétaire ivoirien devrait atteindre 5% du PIB cette année, contre 3,9% en 2016, selon Renaissance Capital. Le le 22 mars, le ministre des Finances Adama Koné a annoncé que le pays lancerait prochainement un eurobond, son premier financement international depuis 2015.
Le système de ventes à terme du cacao défaillant
Une délégation du FMI, emmenée par Dan Ghura, est présente dans la capitale économique ivoirienne jusqu’au 5 avril, trois mois après que l’institution monétaire a donné son aval à une facilité de crédit étendue sur trois ans de 658 millions de dollars.
La baisse des cours du cacao a notamment mis au jour des défaillances dans le système de ventes à terme du cacao en vigueur en Côte d’Ivoire. Certains exportateurs ont ainsi fait défaut sur leurs contrats, obligeant le Conseil café cacao (CCC) à revendre d’importants volumes de fèves à prix déprimé.
Contraint de maintenir le prix minimum d’achat garanti au producteur (1 100 CFA cette année), le CCC a dû puiser dans ses réserves financières. Mais il a d’ores et déjà laissé entendre dans un communiqué publié la semaine dernière qu’il ne pourrait pas conserver ce niveau de rémunération pour la campagne intermédiaire, qui va débuter prochainement.